Maladresse

J’aimerais perfectionner ce petit texte afin qu’il puisse véritablement me faire penser à elle. Il reste trop empreint de ma façon de parler, et j’aimerais qu’il se tourne plus vers elle, quitte à prendre un style plus léger et impersonnel.

Toujours en recherche d’équilibre. Je me sens comme sur un bateau se balançant au gré des flots. À chaque pas, la houle me pousse et me tire. Marcher droit, un exploit : lever le pied, allonger la jambe pour avancer, les poser. Même sur une surface plane, je suis capable de trébucher. Assise sur une chaise, j’oscille. Allongée, j’ai des vertiges, je suis comme sur une balançoire. Et dans le noir, j’ai l’impression que la gravité change à chaque seconde. Le vent, je ne sais pas si je l’apprécie. Dans mon dos pour me soutenir, face à moi pour m’affronter. Pour la pluie, pas d’ambiguïté. Elle s’écrase au sol et aime me faire glisser. Le soleil, quant à lui, m’éblouit et je peine à savoir où je pose mes pieds. Entorses et fractures sont mon quotidien, car en plus d’une absence d’oreille interne, mes ligaments sont feignants. Élastiques, ils s’étirent, ne remplissent pas leur fonction. Les escaliers les ont toujours défiés. Poser un pied, puis l’autre… Un caprice d’un tendon, un manque de synchronisation, je butte, et c’est la chute.

Tout dépend de la personne elle-même, de sa manière de parler. Pour le rendre vraiment plus personnel, du point de vue de cette personne, si elle n'a pas l'habitude d'utiliser des comparaisons/métaphores, tu pourrais déjà les enlever par exemple. Idem pour la longueur des phrases, le vocabulaire...
Je remarque par ailleurs que c'est assez descriptif, dans le sens où ça manque d'interprétation personnelle, au sens sentiments. On a toujours un ressenti par rapport à une situation, surtout si elle n'a pas agréable. Et ça ne se retrouve pas vraiment dans ton texte...
Si déjà tu pallies à ça, ça sera un bon début, et ça pourrait déjà changer pas mal le texte. Y aller par étapes et paliers me semble la meilleure solution. Le plus évident d'abord, et à partir de loà on sera capable de voir et s'occuper des subtilités ensuite.

[Je le mets en remarque, mais bien sûr ne modifie pas le texte directement sur ton 1er message, poste la version corrigée à la suite, c'est tout l'intérêt de voir l'évolution justement.]

Un pas. Ma hanche craque, un tendon flanche. Je sens les ligaments de mon genou jouer à la balançoire avec ma jambe, c'est assez drôle. Mon pied se pose. Je sens la vibration remonter jusqu'à mon coude. Étrange : le sol est plat, mais... au moment de relever mon pied j'ai l'impression de heurter quelque chose. encore une fois, mes ligaments se sont étirés et mon pied ne s'est pas soulevé alors que j'ai avancé. J'ai vu le sol se rapprocher, et par réflexe j'ai mis les mains devant moi. Mauvaise idée : le choc a fait rebondir mon pouce droit. Il se tort et je me retrouve avec une nouvelle entorse. Mes genoux touchent enfin terre et le gauche se déloge. J'ai franchement mal!
Mais j'ai rendez-vous. A force de voir mon kiné, j'ai appris quelques trucs, et en un rien de temps, je réussis de nouveau à marcher. Surtout, ne pas relâcher son attention : je suis mon propre danger.
Bien que j'ai l'habitude de me blesser, je n'ai pas développé d'antalgiques naturels. Je souffre toujours autant. Mais jamais je ne m'apitoierai sur mon sort car sinon je ne ferais jamais rien. J'avance vaillamment, un sourire de moins en moins forcé aux lèvres, car je sais ce qui m'attend. J'arrive enfin à destination. Je sonne à la porte. Mon ami m'accueille avec un visage inquiet face à ma posture. J'éclate sincèrement de rire.