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 Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.

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Luw

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MessageSujet: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeMar 4 Mar 2014 - 11:14

Abyssia




Informations Principales

Titre de votre RPG : Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia.
Créateur(s) : Kao

Genre principal : Fantasy.
Sous genres : Heroic Fantasy

Scénario
L'équilibre rétabli, la prophétie que Kao avait attendu depuis si longtemps, débuta. Trois créatures magiques sont vouées à un destin fabuleux. En effet, à leur naissance, chacune de ces créatures a reçu une amulette incrusté d'une pierre semi-précieuse. Carya la nymphe reçut celle en quartz, Fëanturi l'elfe reçut celle en aigue-marine et enfin, Timothé l'humain se vit offrir celle en turquoise.
Ils ne le savent pas encore, mais ils sont destinés à accomplir la prophétie la plus mystérieuse. Ils devront faire renaître un monde disparu et oublié de tous, un monde invisible mais qui fut l'un des plus puissants. Abyssia.

Précisions

Particularités à précisées pour le déroulement du RPG ? Pour une fois Kao et Aylana travaillent complètement main dans la main. Mais il y aura de nouveaux méchants.
Précisions ajoutées par l'auteur : Second cycle des fresques ancestrales.

Personnages cités dans le scénario : Kao, Aylana, Chizu...
Lesquels peuvent être joué ? Carya, Fëanturi, Timothé

Source d'inspiration : De ma tête spèce de patate.


Codé par Kao ©️


Dernière édition par Luw le Mer 25 Fév 2015 - 10:49, édité 2 fois
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Kao

Kao

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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeMar 4 Mar 2014 - 12:00

Prologue Abyssia
Une silhouette féminine marchait dans un lieu inconnu et sombre. Elle était seule, du moins en apparence, et pourant parlait à voix haute :
"Ainsi le temps est venu. La destinée doit donc s'accomplir. Mais y sont-ils tous préparés ? Ils ne connaissent pas la vérité des trinités. Ils ne savent même pas qu'elles existent. Peut-être que lui s'en doute ? Je ne peux de toute façon pas les prévenir. Mon entrée en scène est comme programmée, intervenir trop tôt rendrait l'avenir incertain, encore plus qu'il ne l'est déjà... Ce plan programmé du destin est certainement notre seule chance. Le fou n'a pas du comprendre ce qu'impliquait ce qu'il voulait...
Ainsi je dois espérer qu'ils soient capable de faire face à un tel danger. Si grand qu'ils ne peuvent s'attendre."
La femme se retourna soudainement avant de se retrouver face à un antique libre. Elle en caresse les pages, comme désolée de ce qu'elle s'apprête à faire :
"J'implore ton pardon mon ami, mais ce futur doit rester secret. Je sais qu'ils viendront bientôt, suivis par d'autres."
S'inclinant devant l'ouvra millénaire, la silhouette sortit ce qui semblait être une lame parfaitement aiguisée. Elle tranche plusieurs pages du manuscrit. Un hurlement semblant avoir traversé les âges s'élève dans la pièce qui s'illumine.
La voix féminine reprend :
"Le temps se bouscule, le destin s'accélère, l'avenir approche. Je me dois de partir dans la tristesse de t'avoir mutilé. Adieu puisqu'il faut partir certainement à jamais, sur un tel acte, sans même pouvoir l'expliquer au vieil ami blessé pour l'éternité."
Un bruit retentit dans le dos de l'ombre féminine. Des silhouettes semblables à des hommes portant une capuche camouflant entièrement s'approchait dangereusement d'elle, des armes de toutes sortes dans leurs mains.
Les gardiens , Qui d'autre ! Quelle tristesse d'en venir à oublier ses propres légendes ! Devoir détruire ses propres créations. Ce n'est pas l'heure ! La femme disparut subitement dans un éclair de cheveux blonds, plongeant par la même occasion la pièce dans le noir. La présence ayant disparue, les gardiens s'immobilisèrent de nouveau. Le calme retomba et une plainte se fit entendre :
"Ô douleur, pourquoi suis-je tenu de subir une telle mutilation ? Douce Abyssia, voilà qu'une partie de ton histoire vient de disparaître; Voilà que ton futur m'échappe. J'enrage d'être coincé dans cette pièce loin de ma terre natale, blessé par ce qui fut une amie. Ô douce Abyssia, tout m'empêche de retourner en toi, de ma constitution à ta disparition.
Debout vous autres ! Trouvez une sortie ! Réveillez-vous ! Golems, levez-vous et marchez ! Et surtout, trouvez-les ! Apportez-moi les pierres !"
Pendant un long moment aucune réaction n'advint, mais bientôt des cliquetis et des grondements sourds emplirent la pièce. Les gardiens, anciens abyssiens transformés en golems s'activaient, cherchant inlassablement en tout point une faiblesse dans la prison magique. Mais, lentement, soumise à une force étrange venue d'ailleurs, une porte secrète, une brèche dans la paroi magique, s'ouvrit, et les golems la traversèrent, errant ainsi dans les mondes à la recherche des pierres.
Et dans un lieu inconnu, caché aux yeux de tous, et inaccessible aux dieux, un homme terminait sa transe. Il prit la dague placée plus tôt à ses côtés, et lentement se l'enfonça dans le coeur. Du sang gicla pendant que l'homme agonisait, laissant s'échapper un râle sourd. Quand le silence retomba, une mer de fumée s'éleva avant de disparaître.

C'était l'un de ces nombreux jours où Kao rendait visite à Chizu pour parler de tout et rien. Ensemble ils buvaient simplement du thé, et de rares fois, Hikari se joignait à eux.
Cependant, cette journée était différente. En effet, Dévandra lui avait fait parvenir un message disant simplement :
"Ils sont nés."
Le dieu connaissait l'importance de cette nouvelle. Il s'excusa auprès de Chizu et Hikari, de devoir si tôt les quitter, après quoi il se dématérialisa dans une myriade d'étoiles scintillant telles des améthystes.

L'Empire, lieu rassemblant tant de créatures différentes… C'était depuis plusieurs siècles déjà, un lieu de refuges pour elles. Jadis il fut un temps où tous vivaient sur Terre, mais la folie et la puissance incontrôlable des humains avaient forcé le reste des êtres vivants à implorer Kao et Aylana de les sauver. Seul le dieu du Bien répondit, et avec l'aide de Dévandra, il forma l'Empire Ancestral. Celle-ci pour conserver la stabilité de ce nouveau monde, se lia corps et âme à lui.
Chassant les souvenirs, Kao s'avança vers l'arbre central, le Chêne Cristallin comme il aimait l'appeler, qui se dressait sur la place de l'Empire. Il posa ses mains sur le tronc de l'arbre et récita de mémoire :
"Terne tu es, mais lorsque les deux élus nés en ce jour auront vu s'accomplir quinze années terrestre, tu inonderas le monde de ta lumière trop longtemps restée éteinte, et tu appelleras à toi la trinité élue que tout oppose. Un elfe et un homme qui tous deux viennent de naître, chacun représentant l'orgueil de son espèce, et une antique nymphe n'aspirant qu'à une tranquillité déjà perdue."
L'arbre s'entoura d'un léger halo lumineux et enfin laissa apparaître au cœur de son tronc trois amulettes, chacune en tout point dissemblable de l'autre. L'aigue-marine, le quartz et l'améthyste. Toutes trois pierres divines. Le quartz, symbole caché de Dévandra, divinité de la stabilité, maintenant à elle toute seule l'Empire en état. L'aigue-marine avait semble-t-il appartenu à une divinité oubliée, résidus de la division d'un être plus puissant, pour en assurer la stabilité.
Une fois qu'il eut ramassé les trois talismans, Kao se téléporta une énième fois. Il se retrouva sur la rive d'un long fleuve scintillant d'un violet pur. Au loin il aperçut la silhouette de la personne qu'il cherchait. Une nymphe. Il savait qu'elle se nommait Carya. Elle était allongée près de l'eau, entourée par de multiples animaux de toutes sortes, allant du lapin au à la grenouille. Elle murmurait au saule pleureur qui tendait ses branches vers elle pour la cacher du soleil. Le dieu s'avança vers elle adoptant une démarche humble et calme pour respecter son essence antique, et la quiétude dans laquelle elle se trouvait.
Elle l'entendit, et subitement se retourna, une dague avec un manche fort ouvragé en main, prête à défendre les rives de l'Améthyste de sa vie. Elle restait pour le moins pacifiste.
Kao s'inclina devant elle et lui demanda de ranger son arme :
"Je ne vous souhaite aucun mal humble et majestueuse nymphe ancestrale. Si vous acceptiez de remettre dans son fourreau cette dague fort aiguisée, il se pourrait que je puisse vous expliquer la raison de ma venue en ce lieu qui est votre.
- Parle, dit-elle tout en gardant l'arme en main.
- Je me plie à votre volonté. (Il s'incline de nouveau et repend :) Je vous apporte un présent devant vous revenir en ce jour même, et la prophétie qui l'accompagne depuis la nuit des temps.
- Je n'en ai que faire de votre histoire, j'accepte cependant de l'entendre. Je m'ennuie terriblement.
- Dans quinze années terrestres, votre fleuve vous devrez quitter,
Pour dans une longue quête vous engager.
Lorsque ce temps sera venu,
Celui de votre tranquillité sera révolu.
Le cours du fleuve s'inversera,
Et la beauté du lieu s'en ira.
Alors le futur d'Abyssia vous aurez en main,
Et sans languir la route vous prendrez
Avant que n'arrive le lendemain.
De deux compagnons vous serez accompagnée.
- Jamais ! Vous m'entendez ? Jamais je ne partirais d'ici !
- Prenez du moins le talisman que je vous apporte. Ne pas le prendre n'empêchera pas l'accomplissement de la prophétie. Acceptez-le donc comme un simple bijou.
- Soit, mais partez, et ne revenez jamais, cracha-t-elle.
- Partir je le peux, mais ne jamais revenir je ne puis le promettre."
S'agenouillant tel un être insignifiant, le dieu lui tendit la splendide amulette d'améthyste qu'il tenait de ses deux mains. La nymphe s'en empara avant de disparaître dans l'ombre des arbres.
Le vent se leva, et le ciel s'assombrit. Le temps tournait à l'orage. Kao disparut à son tour. Il réapparut à l'entrée d'une gigantesque cité elfique, l'une des plus imposantes : Alventil la cité du destin. Quelle ironie qu'un de ses habitant tienne entre ses mains le destin d'un monde entier.
Le mage prit l'apparence d'un elfe encapuchonné. Doté d'une canne, il s'appuya dessus de sa main gauche, et d'une démarche claudicante il pénétra dans Alventil et se dirigea vers les jardins intérieurs de la cité. Bientôt un colibri se posa sur son épaule gauche et chantonna un instant avant de reprendre son vol vers le ciel. Alors Kao se releva et marcha vers la direction qui venait de lui être indiquée.
L'enfant était donc au palais. Nouvelle ironie du sort pensa Kao, en plus d'être dans la cité du destin, il fallait que l'enfant soit le fils de la reine prophétesse… Le dieu laissa derrière lui les bâtiments couleur nacre de la cité et franchit la porte de l'édifice royale. Un claquement sourd, et il s'aperçut qu'il venait d'être enfermé. Rapidement il se retrouva entouré par la garde royale, piques pointées vers lui. Un elfe s'avança. C'était le roi. Tout dans son apparence pouvait le confirmer, du sceptre qu'il tenait fermement dans sa main gauche à la couronne en bois qui dormait sur sa chevelure. L'elfe le dévisagea longuement avant de lui adresser la parole :
" Qui êtes-vous étranger, et que venez-vous faire dans ma cité ? Je me permets aussi de vous conseiller de ne pas bouger, sans quoi ma garde vous transpercera de toute part.
- Je ne sais pas si je sentirais réellement les lances ou non. Qu'importe, votre altesse, je ne suis qu'un humble vieillard venu se recueillir en votre ville.
- Qui me dit que vous n'êtes pas un de ces êtres sans âme, un de ces démons tout droit venu des Enfers d'Aylana. Il est bien connu que ses sbires peuvent prendre n'importe quelle apparence.
- Techniquement un démon ne peut prendre comme seconde apparence que celle qu'il possédait de son vivant. Et je pense que vous vous trompez totalement à mon égard votre majesté.
- Il suffit !"
Une délicate main se posa sur l'épaule du roi d'Alventil. Une femme. Elle s'était frayé un passage parmi les elfes lourdement armés prêts à tuer l'inconnu. Elle embrassa son époux et se posta devant lui. C'était la reine… Une elfe d'une beauté incomparable, plus grande et svelte encore que la moyenne de la population. Ses longs cheveux ruisselaient sur ses épaules et son dos tels des torrents d'or pur. Son visage s'illuminait grâce aux deux yeux qui y vivaient, rayonnants de grâce et de bienfait. Sa bouche délicate s'ouvrit majestueusement, et elle parla :
"Je vous ai aperçu dans nombre de mes rêves, étranger. Vous apparaissez toujours voilà, camouflé en un autre, mais la puissance émanant de vous ne trompe pas."
Kao s'inclina devant la reine et lui répondit humblement :
"Je suis fort honoré de me trouver dans les rêves de son altesse, mais je ne suis qu'un simple ermite…
- Nous savons tous deux que vous êtes plus que ce que vous ne dites. Je vous demande de vous révéler.
- Je ne peux qu'obtempérer devant un tel pouvoir, s'inclina Kao. Je suis étonné de la puissance de votre don de divination. Je ne pensais pas avoir pu octroyer un tel pouvoir. Vous me percez à jour quand même mon égal n'est pas capable de retrouver la trace de mon pouvoir."
Le mage rabattit sa capuche en arrière puis frappa le sol de sa canne. Une lumière blanche envahit la pièce. Tous furent aveuglés par une telle clarté. Le dieu dissipa l'éclat lumineux et apparut sous sa vraie forme aux yeux de tous.
Les gardes et le roi s'inclinèrent, tandis que la reine restait droite et reprenait :
"Je suis honorée de votre présence en notre cité, Kao dieu du Bien, créateur de l'empire ancestral, lieu de refuge pour nous et tant d'autres, de l'Oblivion, du paradis, et co-créateur de l'univers tel que nous le connaissons. Enfin un avenir précis se dessine devant moi. Votre présence chasse l'obscurité de mon esprit. Vous êtes ici pour une personne, pour une raison trop secrète pour être dévoilée ici. Suivez-moi."
Et avant même qu'elle ne puisse commencer à la guider vers un lieu à l'abri des oreilles indiscrètes, l'air se refroidit soudainement et le temps se figea, permettant ainsi à Kao de parler à la prophétesse en toute discrétion.
"Je préfère prendre mes précautions. Maintenant que ma présence ici est connue, ils peuvent déjà être partout et tenter de comprendre ce que je fais ici. Pour lors comme vous le voyez, le monde s'est arrêté, il n'y a plus que vous et moi à pouvoir nous mouvoir et parler.
- Je croyais que les Créateurs étaient vos seuls ennemis… avant que vous ne les vainquiez.
- Ils ne furent jamais de vrais ennemis, l'un était simplement un être immature, et l'autre une personne agissant dans l'ombre pour stopper l'autre. Mais les adversaires qui se réveillent en ce moment sont bien pires. Les prophéties font ressortir de vieux démons. Et les démons d'Abyssia sont nombreux et terrifiants.
- À mesure que vous parlez avec moi, dit-elle, ce que vous attendez de moi se forme dans mon esprit. Je ne le vois pas encore, mais je le crains.
- Lorsque sera venue la quinzième année de votre fils, selon le calendrier humain, un talisman devra lui être donné, et alors il devra s'en aller pour accomplir son destin.
- Vous en demandez beaucoup dieu. Mais déjà l'avenir se floute de nouveau, et devant tant d'incertitude, je m'en remets à vous.
- Nul ne peut échapper à sa destinée. Ni vous, ni moi, soupira Kao."
Il lui transmit l'amulette et disparut, laissant le temps reprendre son cours.
Le dernier devoir de Kao avant les quinze longues années à venir était déjà en cours. Le dernier élu, le terrien. Peut-être celui qui serait le plus difficile à canaliser et à convaincre. Les humains se perdent en superstitions, intolérance et folie. Cependant, le mage disposait de nombreuses ressources.
Le hasard avait voulu que l'enfant naisse dans le sud-est de la France, dans une petite ville dont le nom avait peu d'importance. Cela ne changerait rien au destin. Le dieu s'y matérialisa discrètement, à l'intérieur d'un des forêts qui bordaient le lieu. Il changea ses vêtements et son apparence pour passer inaperçu et ne pas éveiller l'attention. Il savait très bien que cette période de la civilisation humaine possédait de nombreux aprioris et un individu se promenant avec la tenue d'un mage ne manquerait pas d'attirer les curieux.
C'est vêtu d'un t-shirt fort banal, d'un jean bleu et de baskets que Kao sortit de la forêt. Il marcha le long du collège de la ville avant de remonter la rue pour atteindre le centre. Puisqu'il savait depuis quelques temps déjà à quel endroit l'élu naitrait, il était venu plusieurs fois auparavant. Ainsi il savait que le centre-ville en question était fort récent. Il comprenait une petite place avec en son centre une fontaine. Il était entouré de plusieurs bâtiments dont une brasserie, le seul cinéma de l'endroit, et plusieurs appartements. Dépassant le cinéma il tourna à gauche et dépasse un bureau de poste et une école primaire. Devant lui s'écroulait un vieux portail rongé par la rouille. C'était là. Il s'engagea dans une allée mal entretenue où les topiaires tendaient leurs doigts griffus et mal couper comme pour vous attraper.
Une petite maison reposait au milieu du terrain. Quelques-uns des volets ne tenaient plus que sur un seul gond. Les briques auparavant rouge du toit étaient désormais noires de crasse. Kao ne s'attarda pas plus longtemps sur l'aspect de la bâtisse et toqua à la porte. Une femme ouvrit la porte et la referma aussitôt.
Le mage tapa une seconde fois. Le visage de la bonne femme réapparut et crachant elle lui demanda :
"Vous me voulez quoi ? Je ne vous connais pas, fichez le camp.
- Soit vous me laissez entrer et je vous explique tout, soit je me verrai obliger de rentrer de force.
- Un pas de plus et je téléphone aux flics.
- Voyons Mme Roche, vous n'avez rien à gagner en faisant ça.
- Que… vous connaissez mon nom ? Qui êtes-vous ?
- Aucune importance, je viens simplement vous offrir quelque chose.
- Pffeuh, encore un de ces maudits colporteurs, je pensais que vous n'existiez plus.
- Je pense que vous vous méprenez. Autant que je finisse de m'expliquer avant de vous laisser parler. Si vous acceptez d'offrir ce collier à votre fils lors de ses quinze ans (il sort le dernier talisman et continue :), vous vivrez à votre aise pour toujours.
- Ouais, donnez-moi votre bidule, mais je peux rien vous promettre.
- Je reviendrai, mais en attendant, je tiens ma promesse."
Il lui donna l'amulette puis claqua des doigts. Le terrain tout entier retrouva sa splendeur, du portail désormais chromé jusqu'aux tuiles d'un rouge éclatant.
"Vous n'avez rien vu. Je ne suis jamais venu, votre maison a toujours été comme cela et vous n'avez jamais manqué de rien. C'est ce que croiront les gens. Si vous tentez de dire quoique ce soit, ou si vous ne respectez pas votre part du marché, tout disparaîtra, dit simplement Kao."
La femme trop abasourdie garda simplement sa bouche béante, et referma la porte. Elle retourna s'asseoir sur son canapé, près de son jeune enfant qu'elle et son mari avaient décidé de nommer Victor.





Ancien prologue:


Dernière édition par Kao le Lun 31 Aoû 2015 - 1:12, édité 5 fois
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Gamma

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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeDim 5 Oct 2014 - 14:27

Comme Flocon Modestie a beaucoup insisté je participe :



            Comme tous les matins, je me suis levée tôt pour profiter des premiers rayons du jour. Ces faisceaux de lumières qui habillent d'ambre l'Améthyste. Il ne me renvoie plus alors l'image fade d'une petite brune à la peau plus blanche que le lait, mais le visage doré d'une déesse bienveillante. Je la regarde longuement, et elle me sourit, d'un sourire qui plisse ses yeux noisette. Comme elle tourne sa tête j'observe son profil. L'arrête du nez légèrement recourbée, les joues rondes, le cou long, les cheveux qui bouclent sur le front avant de tomber en une courte natte, la silhouette en sablier, à peine couverte d'étoffe végétale. Tout est calme. A côté de moi, un oiseau s'est posé. Il siffle quelques notes que déjà ses congénères reprennent. Ce chant veut dire qu'aujourd'hui sera une bonne journée. Une journée passée, comme toutes les autres, à récolter des baies, à jouer avec les ombres, à se baigner dans le fleuve et à faire enrager les malheureux qui empiètent sur mon territoire. J'affectionne tout particulièrement cette vie d'oisiveté, ce train-train bien huilé, cette agréable routine que rien ne devrait déranger.
            Rien, sauf peut-être... Seule ombre au tableau, ce pendentif brillant. Niché entre mes seins, il n'a de cesse de me rappeler la visite que j'ai reçue un jour.  Un homme du nom de Kao est venu troubler ma douce quiétude pour me remettre ce bijou et me délivrer un obscur message par la même occasion. Je ne m'en souviens pas exactement, mais il était question d'un évènement d'une grande importance. D'une telle importance qu'il changerait le cours de mon fleuve, et celui de ma vie par la même occasion. Bien entendu, je n'accorde aucun crédit aux paroles de cet illuminé. Et si je n'ai pas refusé la babiole qu'il me tendait, c'est uniquement parce que son éclat évoquait à s'y méprendre celui du quartz. Même une nymphe comme moi aurait pu s'y tromper.
            Dans un premier temps, après sa visite, j'ai senti une sorte d'inquiétude en moi. Non pas que je croyais réellement qu'il arriverait quelque chose, mais j'aimais laisser planer ce doute. Je ne souhaitais pas sincèrement que l'aventure vînt me trouver, mais je goûtais avec délice ces rêves d'ailleurs. Je les collectionnais comme les feuilles flamboyantes à l'automne. Il y en avait des somptueux et des sobres, des délicieux et des amers, des bruyants qui éclataient en trompettes et des murmurants qui susurraient des bruits de ruisseau. La plupart m'offraient un avenir glorieux, mais je mourais parfois en funérailles universelles, et l'on me pleurait des nuits durant. L'orgueil me gonflait tel le vent les voiles d'un bateau et mon imagination, le vent en poupe, sillonnait des contrées inconnues, piquantes de poivre et fleurant bon la cardamome. Les années ont passé et personne n'est venu m'enlever pour une grande expédition. Il est des voyages qui doivent rester de songe. Ceux-ci en étaient.
            Je sens avant de l'apercevoir le premier nuage. Malheureusement, je me suis trompée, ce soir sera orageux. Une hirondelle rase déjà les basses branches des chênes qui nous entourent. Le chevreuil venu s'abreuver ne se doute encore de rien. Je le suivrai peut-être jusqu'à la grande clairière aux digitales. Il continuera sa route vers un endroit plus abrité, et moi, j'y attendrai la pluie. Pour le moment, je reste assise au bord de l'eau. Il fait doux, le soleil me baigne de sa faible chaleur. Que la vie peut être douce par ici !
            Autant que je m'en souvienne, j'y ai toujours vécu, depuis des années et des années, des siècles peut-être. L'Améthyste est mon fleuve, et rien au monde ne peut être meilleur que plonger dans ses eaux lorsque la lune est haute. Comme il est aussi sauvage que coquet, il est alors aussi sombre et vorace qu'il scintille d'or en cette matinée. Le cri qui monte de ses entrailles, c'est son appétit de corps qu'il hurle. On en voit parfois, endormis, les lèvres bleues, confiés à ses bons soins. C'est aussi cela, vivre au bord de l'Améthyste : côtoyer chaque jour la vie et la mort, indifféremment. Et j'y vivrai, en paix, pour toujours. Jusqu'à ce que tous les mondes ne soient plus, et même après.
 

             Le ciel s'est alors couvert et le tonnerre s'est mis à gronder. Le mauvais temps est venu plus vite que je ne l'avais prévu. Ou alors... Des forces surnaturelles seraient-elles à l'œuvre ? Non, tout ceci est ridicule. Une vague s'est formée. Une vague immense, qui a tout emporté sur son passage. Et l'Améthyste n'est plus. Pas plus que ses berges. Il ne reste qu'un marécage désolé, et des cadavres de troncs jonchent le sol. Qu'en est-il de l'équilibre paisible de ma vie ? Je réalise maintenant à quel point j'étais heureuse ici. Le bonheur ne peut plus être désormais. Au milieu de la vase, j'aperçois les cristaux, comme l'homme l'avait prédit. Ils sont ternes, maculés de crasse. A-t-on le droit de détruire des décennies d'habitude pour quelque chose de si laid ? Je les ramasse et gratte de l'ongle leur surface. Dessous, ils brillent, comme s'ils étaient illuminés de l'intérieur. Ils brillent même si fort que c'est est douloureux de les regarder. Mais pas plus que de contempler ce paysage de cauchemar. Alors, je reste là, à me lamenter sur les ruines de ce que j'ai un jour appelé "chez moi", entre haine et désespoir.
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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeJeu 17 Sep 2015 - 13:56

Encore une fois, elle s'était réfugiée dans son manoir pour échapper aux autres. Mais l'isolement n'était qu'illusoire, elle avait toujours la conscience de l'existence des autres, elle ne pouvait totalement ignorer Kao, ou même Dévandra. Et à tout moment, n'importe qui pouvait décider de venir chez elle, avec une invitation qui n'était pas d'elle-même, peu importe ce qu'elle avait à en dire. Cependant, il y avait bien un endroit qui lui offrirait l'exil souhaité, mais elle n'y était jamais allée. Du moins elle ne s'était jamais retrouvée dans une situation si tendue que cette option était son unique choix. Et maintenant ? Qu'Est-ce qui justifiait qu'elle s'y rende ? Le monde et la répartition des forces n'étaient plus ce qu'elle avait connu, elle s'était petit à petit faite évincer, sans même s'en rendre compte. Elle n'avait donc plus à présent un rôle aussi conséquent qu'avant, elle pouvait se permettre de partir sans que cela ne chamboule l'équilibre, cette chose si précieuse pour tant de personnes. Et puis elle avait appris à oublier le regard des autres. Ce qui l'inquiétait autrefois était la manière dont son geste serait perçu, la lâcheté qui s'en dégagerait. Mais à présent... Elle voulait simplement faire abstraction de tout ce qui n'était pas elle, pour se reposer et se retrouver. Elle monta au cinquième étage de son manoir, entra dans une petite chambre et se coucha. Elle inspira profondément, et ferma les yeux.
Quand elle émergea, il lui sembla avoir dormi pendant des centaines, voire des milliers d'années. Mais peut-être cela avait-il vraiment été le cas. Elle se sentait encore un peu engourdie, mais reposée, et sereine. Elle avait même le sentiment d'avoir trop dormi, et pour quel résultat ? Le rêve d'une vie. Elle y réfléchit, mais c'était bien ce qui s'était produit. Tout ce temps, toutes ces choses qui semblaient si réelles... Une pure invention de son esprit. Elle se rappela en accéléré tout ce qu'elle avait imaginé : la naissance du monde, sa propre destruction physique et morale lors de sa première rencontre avec les Hommes, sa fuite, ses quelques moments de paix avec Kao, le retour des Hommes, le déclenchement de ses pouvoirs, la séparation avec Kao, son isolement, l'arrivée de Chizu, sa folie du pouvoir, sa mort, sa naissance et sa vie de dragon, puis le retour des souvenirs et de la douleur, la destruction de l'Empire, son départ, puis son retour en tant que Brinaah, sœur de la lumière, mais encore une fois sa nature l'avait rattrapée. Puis il y avait eu cette guerre contre les Créateurs, l'éloignement des deux uniques personnes sur qui elle pouvait se reposer, et le retour de la douleur, avec la lassitude, si fortes qu'elles l'avaient réveillée. Ou peut-être qu'elle en avait assez de ce rêve, et que ces sentiments étaient ceux de la dormeuse qui devait s'éveiller pour vivre enfin, et pas uniquement dans son imaginaire. Mais au fond, que savait-elle de la réelle durée de cette histoire inventée ? Et si tout ne s'était déroulé qu'en quelques minutes ?
Si elle avait des doutes sur cette fausse réalité, il lui suffisait de se concentrer sur ses émotions pour les étouffer : toutes ces épreuves auraient dû laisser des traces sur elle, au moins psychologiquement. Mais il n'y avait rien en elle, à part ce sentiment de paix, et de soulagement d'être enfin sortie de ce qu'elle voyait de sa position actuelle comme un cauchemar. Elle était heureuse de ne plus souffrir, et de se retrouver elle-même. Elle n'était pas faite pour vivre ailleurs qu'ici, où était sa place. C'était le domaine des Dieux, pourquoi vouloir quitter cette perfection spirituelle ?
Elle se dirigea vers sa bibliothèque, qui restait dans tous les cas un lieu de prédilection pour elle, fureta attentivement parmi les ouvrages et en choisit finalement un qui traitait de l'histoire d'Abyssia, monde disparu un jour sans réelle explication, mais dont elle possédait quelques livres. Elle s'installa dans le fauteuil qui venait d'apparaître et ouvrit l'objet ancien. Les pages jaunies, un mélange de papier et de parchemin, craquèrent sous ses doigts, bien qu'elle soit aussi délicate que possible dans son toucher.
Maintenant qu'elle était sortie de cette boucle infernale, il n'était plus question pour elle d'y replonger. Elle avait sa vraie vie dont elle devait profiter, et éveillée, dans un lieu dédié à ce but.
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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeDim 17 Jan 2016 - 15:43

Il sortit son portable et le regarda. 19h. Il était temps qu’il rentre. Il salua le groupe, prit son sac jeté dans un coin, et s’engagea sur le chemin. Dix minutes plus tard le portail, parfaitement huilé, s’ouvrir sans à-coups ni bruit, mais claqua quand il le referma brusquement. Fidèle à lui-même, le vieux gardien restait sourd cependant à ces menaces, et se tenait, toujours inébranlable, malgré les années passées.
Il traîna des pieds, sans même un « bonjour » ou un regard pour sa mère, affalée sur le canapé et absorbée par une émission de télé-réalité. Il monta dans sa chambre, jeta son sac contre le mur et se laissa tomber dans son fauteuil, mit son casque, bougea la souris et prit le clavier en main dès que l’écran se ralluma. Plongé dans son jeu, il n’entendit pas sa mère qui l’appelait d’en bas. Il ne réagit que lorsqu’elle ouvrit la porte et lui tapa le bras. Il se tourna vers elle en retirant son casque d’une oreille, et s’adressa à sa mère :
« Tu m’veux quoi là ?
-Oh Vic’ prends pas ce ton avec moi !
-Alors viens pas me les casser !
-Ferme-la un peu, sale gosse. Ya une lettre pour toi de ton père en bas. Magne-toi de la bouger de là, c’est pas parce que t’as 15 ans aujourd’hui qu’il a le droit de me faire chier, même avec une lettre.
-C’est d’ta faute s’il s’est barré.
-Et alors ? Qu’est-ce que ça peut me foutre ?
-T’as qu’à la jeter si t’en veux pas.
-Et puis quoi encore ? J’suis pas ta boniche !
-Maintenant fous-moi la paix j’suis occupé.
-Va te faire foutre. »
Elle fit demi-tour, mais arrivée à l’extrémité de la pièce hésita, se retourna et lança sur son fils un petit paquet. Il sursauta et se leva, furieux :
« Wesh tu fous quoi là ? D’où tu me jettes ce truc dessus ? C’est quoi en plus ?
-Un truc que je devais te donner aujourd’hui…
-Un cadeau d’anniv’ ? Oh, ma petite maman est sentimentale…
-Ta gueule, c’est pas de moi. C’est un gars qui est venu un jour, et il m’a donné ça pour toi. C’est tout.
-Genre… c’est qui ?
-J’en sais rien.
-Tu sers à rien en fait.
-Parle pour toi. »
Elle partit sans rien ajouter, prit un paquet de chips et la pizza que le livreur avait apportée, et retourna s’installer devant l’écran plat dont le volume poussé crachait les idioties de l’émission.
De son côté le garçon retourna entre ses doigts le petit paquet. Il se décida finalement à l’ouvrir, et resta choqué quelques secondes en découvrant le collier, ce cordon auquel était accrochée une pierre transparente, aux reflets rosés. Il jura à voix haute, et jeta avec rage le bijou dans la poubelle.
« Sérieux… Elle veut que j’en fasse quoi de son collier ? J’suis pas une meuf moi ! Et puis c’est pas utile, même à revendre je gagnerai rien. Elle pourrait pas me filer du fric ? Genre un mec est venu… Mon cul ouais ! Qu’elle se foute pas de moi, c’est d’elle j’en suis sûr. »
Il reporta son attention sur son jeu, et moins d’une minute après il ne pensait déjà plis à cet étrange cadeau, son esprit n’étant plus concentré que sur les images, le clavier et la souris de son ordinateur, sur lequel il resta jusqu’au milieu de la nuit. Moment auquel il descendit dans la cuisine et se servit dans les placards, de gâteaux et autres, et remonta avec une bouteille de soda et trois paquets de chips.
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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeDim 17 Jan 2016 - 18:16

On toqua à la porte.
« Oui ?
-Prince Eärel ? Sa Majesté votre mère vous demande, elle souhaiterait s’entretenir avec vous.
-Maintenant ?
-Il semblerait oui. Elle a précisé que vous deviez la rejoindre dans ses appartements.
-… Très bien. »
Avec un soupir, il s’arracha à la contemplation de la cité et se dirigea vers l’aile où résidaient ses parents. En chemin, alors qu’il tournait dans un couloir, il entendit un rire d’enfant et se fit percuter par une petite fille.
« Oh, pardon Eärel.
-Taära… Je t’ai déjà dit que tu devais utiliser « Prince » quand tu veux me parler. Et je te répète encore une fois que tu dois faire attention. Comporte-toi de manière à ne pas me faire honte.
-Dans ce cas appelle-moi « Princesse ». Tu es mon frère quand même, Maman et Papa ne demandent pas à ce que je les appelle « Majesté » ou « Altesse »…
-Ils le devraient pourtant… Quoi qu’il en soit je suis l’aîné, donc tu me dois le respect. C’est tout. Bien que je doute que cette fois encore, tu retiennes ce que je te dis.
-Pourquoi tu es si méchant avec moi ? On dirait que tu ne m’aimes pas, ou que tu ne me supportes pas…
-Quand tu te comportes de cette manière, non. Tu es de sang royal, de manière directe en plus, même si tu n’es pas Héritière. Mais tu as bien plus d’importance que si tu étais l’aînée du frère du Roi. Est-ce que tu comprends ça ?
-Je… je crois.
-Par conséquent, il est intolérable que tu coures partout en riant, sans regarder où tu vas, et de manière si bruyante. Et puis n’aies pas cet air si souriant, on dirait une idiote.
-Eärel… »
Elle perdit son sourire et baissa la tête, pour cacher les larmes qui lui montaient aux yeux. Comment devait-elle se comporter ? Toute la journée, elle était seule dans ce Palais. Les elfes qui devaient la surveiller et l’éduquer n’y changeaient rien, ils n’arrivaient pas à l’occuper. Ses parents devaient régner sur le Royaume, et son frère avait toujours des choses plus importantes à faire. Il était presque comme un inconnu. Pourtant, elle ne souhaitait pas grand-chose, juste pouvoir partager un peu de temps avec lui. Même s’il était distant, il était très important pour elle, tout le monde en parlait avec admiration, et il était devenu une sorte de modèle. Seulement… Oserait-elle un jour lui avouer ce qu’elle ressentait ? Il lui faisait un peu peur, et la bloquait avec cette attitude froide à son égard. Son sourire qu’il lui reprochait tant, c’était pour masquer sa souffrance. Elle serra les bras, inspira et se prépara à lui parler.
« Eärel…
-Hum ? Tu veux me dire quelque chose ?
-Je… je…
-Eh bien ? Je suis assez pressé, alors dépêche-toi.
-Pardon, ce n’est rien.
-Tu es désespérante Taära. Il faut savoir ce que tu veux… Maintenant pousse-toi veux-tu, je dois rejoindre notre Mère.
-En fait… Tout ce que je voudrais, c’est passer un peu de temps avec toi. Qu’on joue ensemble, qu’on rit ensemble, et qu’enfin tu aies un sourire en ma présence, au lieu de ce regard presque de dégoût. Je suis toujours seule, on ne partage rien, et ça me manque. Je voudrais avoir des souvenirs de nous deux ensemble. Avant qu’il ne soit trop tard et que tu ne doives gouverner. (Elle garda la tête baissée tout ce temps, n’osant pas le regarder, et n’ayant pu empêcher sa voix de trembler.)
-Taära… Tu peux vraiment te regarder sans honte dans un miroir ? Avoir des pensées si faibles… Tu es encore une enfant, mais je me serai attendu à plus de maturité de ta part, et je suis déçu de ce que je constate. Jouer… Je n’ai plus le temps pour ce genre de choses. Je ne l’ai jamais eu d’ailleurs. Ni l’envie. Tu dis souffrir de la solitude ? Il faudrait commencer à t’y habituer, car tu ne connaîtras bientôt que ça. Si c’est tout ce que tu avais à me dire… »
A cet instant un bruit de course se fit entendre, et une elfe apparut.
« Princesse Taära, enfin vous voilà. Nous vous cherchions depuis tout à l’heure. Vous ne devriez pas vous enfuir ainsi. Surtout pour aller jouer avec les serviteurs et gardes…
-Narëla… Pourquoi je ne suis pas surpris ? Votre mission ne me parait pourtant pas compliquée : surveiller Taära. Ce n’est pas étonnant qu’elle ait ce comportement quand on voit avec quel laxisme elle est éduquée. Je vous rappelle que Leurs Altesse ont placé en vous leur confiance ainsi que celle du Royaume afin de préparer la Princesse à son avenir !
-Prince Héritier Eärel… (Elle baissa précipitamment la tête et s’inclina.) Je vous prie de m’excuser. Elle s’est enfuie alors que son professeur de musique la ramenait à la bibliothèque où je l’attendais, ayant pris de l’avance pour m’assurer que tout était prêt. C’est un incident qui ne se reproduira plus.
-Je l’espère pour vous. Car je laisse passer pour cette fois, mais à la prochaine incartade, je ferai un rapport très détaillé à Leurs Altesses. Quant à toi Taära… »
Mais la petite ne put pas le supporter. Les larmes brouillaient sa vue, mais elle repoussa violemment la main que sa gouvernante posa sur son épaule, et s’enfuit en courant à travers les couloirs, ne s’arrêtant que devant une colonne d’apparence quelconque, mais qui cachait un passage secret. Elle l’emprunta et se retrouva dans la petite chambre. Sa mère la lui avait montré il y a bien longtemps, il s’agissait de son plus ancien souvenir. Elle avait souri, lui confiant que cette cachette n’était connue que par les femmes du Palais, les hommes étaient laissés à l’écart. Ainsi, quand une situation était trop difficile à supporter, ou qu’un danger apparaissait, il y avait toujours pour elles la possibilité de s’y réfugier. Elle avait pris un air conspirateur, et lui avait fait promettre de ne jamais en parler à son père ou son frère. Comme sa grand-mère et sa mère l’avaient fait, elle devrait montrer à sa fille ce lieu, même si le destin l’emmenait vivre dans un autre Palais. Sa mère avait dit qu’elle trouverait un moyen de la faire revenir. C’était un secret de famille, mais au terme sanguin. Ainsi la prochaine Reine ne saurait rien de ce passage. Quand elle lui avait demandé pourquoi, sa mère lui avait expliqué que sa situation était particulière, et que comme elle était fille unique, son époux avait dû venir la rejoindre, elle n’avait donc pas eu à partir comme d’autres filles de Reine avant. Elle lui avait ensuite montré les autres passages, qui en somme formaient tout un réseau, presque un deuxième Palais. Adossée au mur, elle laissa finalement ses sanglots éclater dans cet espace où personne ne pouvait l’entendre.
« Quelle réaction puérile. J’espère qu’elle va vite mûrir, pour retourner dans le droit chemin.
-Prince Héritier, si je puis me permettre… Elle est encore très jeune, et surtout vous comptez beaucoup pour elle.
-Et alors ? Nous tous avons été enfants. Mais il est temps pour elle de grandir, comme je l’ai fait, et ce, bien avant encore. A présent vous devriez la retrouver au plus vite, sinon le retard dans ses études et son éducation va continuer à s’accumuler. »
Il mit fin à la discussion en passant devant l’elfe toujours inclinée, et arriva finalement devant le bureau de la Reine. Il toqua à la porte et attendit.
« Oui ?
-Vous m’avez demandé, Altesse ?
-Entre. »
Il s’exécuta et s’inclina devant elle, mais elle l’arrêta et le releva immédiatement.
« Voyons, Eärel, pas de ça entre nous. Je ne suis que ta mère.
-Ainsi que la Reine.
-Mais un parent avant tout. Alors cesse d’être si codifié dans tes actes et tes paroles. Tu es trop rigide.
-Si les règles ne sont pas respectées, l’anarchie en découle. Ce respect devrait être un réflexe pour tous. Et bien peu de gens semblent au courant… Car si vous n’acceptez même plus ces marques…
-La famille royale n’a pas à s’incliner devant qui que ce soit, y compris elle-même. Trouves-tu à redire à cela ?
-Pas en dehors de mes propres pensées.
-Quoi qu’il en soit, ce n’est pas pour cela que je t’ai fait venir. Et si j’ai voulu te voir en prévu, c’est pour une raison bien précise, qui concerne ton destin.
-Je vous écoute.
-Aujourd’hui est un jour normal pour toi, selon notre calendrier. Mais si on s’intéresse à celui des humains…
-Pardonnez-moi Alt… Mère, mais que viennent faire ici ces êtres insignifiants ? Je suis étonné d’ailleurs que vous tolériez l’existence de ces ignobles imperfections, et que vous ne les ayez pas encore éradiquées.
-Chaque chose en son temps. Sache que les humains ont autant d’importance que nous, mon fils. Ils sont une race à part entière, comme nous le sommes, comme les habitants de l’Empire, comme les Démons. Maintenant je te pris de bien vouloir m’écouter jusqu’au bout, et de garder tes réflexions pour plus tard.
-Bien.
-Selon leur calendrier donc, cela fait quinze ans que tu es né. Et il se trouve que le jour de ta naissance, un homme est venu me rendre visite. Enfin, le terme est mal choisi, car il s’agit en réalité du Dieu du Bien, Kao. Eärel, tu n’es pas destiné à gouverner ce Royaume. Ce qui t’attend est bien plus grand, une tâche dont personne ne peut mesurer la grandeur. Et malgré mon pouvoir, il m’est impossible de savoir en quoi elle consiste, je n’ai rien ressenti à ce propos. Aussi, lorsqu’il est venu m’annoncer la raison de ta venue au monde, il m’a chargé e te remettre ce médaillon en aigue-marine, cette amulette, en ce jour précis. »
Elle leva la main pour l’empêcher de parler, et se dirigea vers un meuble derrière elle. Elle prit une petite boîte, l’ouvrit délicatement et en sorti l’objet en question, qu’elle mit autour du cou de son fils. Elle reposa le coffret, et revint s’assoir face au Prince, l’invitant d’un geste à s’exprimer.
« Quelle est cette histoire ? Vous m’exilez ?
-Nullement, mon fils. Au contraire, tu devrais te réjouir de servir une si noble cause, et aider Kao.
-Mais Mère, vous sentez-vous bien ? Ce que vous avancez est, pardonnez-moi, totalement ridicule ! Pour quelle raison devrais-je accepter ce destin ? Vous parlez avec respect de cet homme, mais au fond qui est-il ? Le mérite-t-il ? Les elfes ne dépendent de personne, nous n’avons pas à obéir à une mystérieuse divinité. Vous m’avez plusieurs fois parlé de lui, mais jamais il n’a trouvé nécessaire de se manifester. Et puis vous l’avez dit vous-même, la famille royale n’a à s’incliner devant personne.
-Eärel ! Modère tes paroles, avant qu’elles ne soient prises pour une marque d’irrespect. Kao est celui qui nous a créés, celui qui nous a donné une terre pour vivre, il veille à l’équilibre entre les mondes. Parce que nous sommes pacifiques, il a tenu à nous mettre à l’écart, et jamais nous n’avons dû nous battre. Du moins nous avons toujours eu la possibilité de nous engager dans un conflit ou non. Ses pouvoirs sont inimaginables, devant lui nous ne sommes rien. C’est la raison pour laquelle je ne l’ai même pas mentionné, il me semblait évident que la comparaison avec une divinité soit impossible, et qu’il faille s’incliner devant elle. Tout ce qui existe à travers tous les univers vient de lui, alors tu devrais te montrer plus respectueux. Bien que tu sois Prince, tu as l’air d’avoir oublié une qualité fondamentale : l’humilité. Tu es trop fier et hautain, parce que tu es un elfe et de sang royal. Mais sache qu’il y a toujours une personne au-dessus de nous. Et surtout le pouvoir ne s’utilise pas par le rang, mais par la compréhension de ceux qui sont gouvernés. J’espère que c’est une chose dont tu te souviendras au plus vite. En attendant, prépare-toi, car je ne sais pas ce qui t’attend.
-Mais Mère, je refuse ! Je ne peux tout simplement pas accepter, car renoncer à mon titre signifie que Taära devient l’Héritière… Or elle est très loin d’être prête, et jamais elle ne sera capable de régner sur le Royaume !
-Je te trouve bien dur et injuste avec elle. Tu oublies son âge. Elle a encore largement le temps de profiter de l’insouciance de l’enfance. En calendrier humain, elle est dix ans plus jeune que toi.
-Sauf que j’ai grandi avec cet avenir en tête. Je suis né pour, à son âge j’avais déjà arrêté de me comporter de la sorte depuis longtemps.
-Il suffit ! Tu es né pour assister Kao, pas pour régner. Chacun mûrit à son rythme. Sache aussi que c’est bien plus difficile pour elle, car elle a un frère, mais qui se comporte comme un étranger. Je ne pense pas me tromper en affirmant que tu ignores tout de la douleur que ton attitude égoïste et hautaine lui cause. Tu es tort, car tu n’as jamais été là pour elle.
-On ne m’a pas dit que je devais l’être.
-C’est une chose que tu aurais dû savoir. Cela semble logique. Mais tu es trop fier de te savoir elfe pour considérer les autres. Avec ta manière de penser actuelle, je te le dis car tu es suffisamment mûr pour en comprendre et mesurer les implications : tu n’aurais pas fait un bon Roi. J’espère que grâce au destin que Kao te fait l’honneur de te réserver, tu découvriras la futilité du rang, et les vraies choses auxquelles il faut accorder de l’importance. Tant qu’il en est encore temps, tu devrais essayer pour commencer de mieux t’entendre avec ta sœur. Ce lien est capital, et malgré tout Taära est forte, car il n’est pas encore rompu. Ne gâche pas tout par égoïsme, je t’en prie. Tu auras besoin d’elle. Maintenant va, et prépare-toi, ton destin viendra te chercher plus tôt que tu ne le penses. »
Il s’inclina et sortit de la pièce. Les gardes baissèrent précipitamment la tête quand ils virent son regard furibond. Le Prince se dirigea vers les jardins, et s’engagea dans les allées fleuries d’un pas gracieux comme à son habitude, mais il tremblait de colère, et chercha l’apaisement en parcourant au hasard ces chemins parfaitement entretenus.
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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeDim 5 Juin 2016 - 21:27

"Julien ?
- Oui Maria ?
- Je t'ai déjà dit de ne plus m'appeler ainsi ! Maintenant que je connais mon vrai prénom je ne veux entendre que celui-ci.
- Alors pourquoi n'utilises-tu pas le mien ?
- Parce que tu m'abandonnes. Tu me laisses ici, seule et pour toujours. Voilà pourquoi. Je suis triste. Mais quelle folie t'as pris pour vouloir lui faire ce donc. Pour quelle raison désires-tu te sacrifier pour elle ? Ne crois-tu pas qu'elle m'a déjà fait assez de mal auparavant ?
- Tu redeviens égoïste. Tu parles une nouvelle fois pour toi.
- Elle n'a pas détruit ta vie aussi ?
- Si, répondit l'homme.
- Alors pourquoi !?
- Tu l'as vue comme moi.
- Quoi donc, répondit la femme irritée.
- Ne fais pas l'idiote avec moi Diane. Tu étais avec moi quand l'image est apparue. Sans oublier que cette fresque est la tienne. Tu passes devant chaque matin, une larme à l'œil. Tu la fusilles du regard, espérant ainsi changer l'avenir. Mais tu l'as vue ! Tu sais aussi bien que moi ce que cela signifie. Je dois le faire.
- Certes Kazuki, certes. Mais je t'aime ! Il y a forcément un autre moyen. Une manière de faire pour que tu survives. Pourquoi ta vie devrait forcément disparaître en même temps que le reste ?
- Ne fais pas l'enfant. Tu t'en remettras, comme toujours.
- Comme toujours. Ah, la belle affaire. As-tu oublié ce qu'il s'est passé la dernière fois ? J'ai tenté d'arracher son pouvoir à une déesse supérieure à moi. Et tu esquives ma question mon cher.
- Je l'attendais cette phrase. Voilà que tu t'énerves à coups de "mon cher".
- Toi aussi tu fais l'enfant. Arrête de tourner autour du pot.
- Tu souhaites vraiment que je répète ? Que je te dise ce qui va causer ma disparition ?
- Oui.
- D'accord Diane. J'obtempère. J'ai été formé à partir de ce que j'ai décidé de nommer proto-Dévandra, ou encore primo-Dévandra, comme tu préfères. Donc cet être primaire était puissant, bien trop puissant pour le rôle qu'il était censé avoir car Aylana a rejeté toute l'énergie blanche qu'elle possédait dans cette divinité inférieure. Proto-Dévandra a finalement été séparée en deux, Dévandra telle que tu la connais et moi, uniquement pour réduire son pouvoir. Je ne suis pas réel, je ne suis que de l'énergie.
- Mais nous sommes tous dans le même cas ! Dévandra, et même Kao et Aylana !
- Maria !
- Ahah tu recommences Julien.
- Nous avons expérimentés mes recherches te souviens-tu ? L'Expérience a été concluante uniquement pour toi. Tu es la seule d'entre nous à avoir pu te réveiller là-bas.
- Mais… c'était un coup de malchance pour toi, avec un peu d'entrainement ça finira par marche !
- Nous l'avons retenté une centaine de fois, répondit Kazuki désespéré.
- Oui, mais…
- Fini de parler maintenant. Cela ne sert à rien. J'ai pris ma décision. Maintenant je pars, je dois accomplir ma destinée. Une dernière chose.
- Kazu ?
- Ne m'oublie pas, répondit-il.
- Comment pourrais-je oublier celui que j'ai cherché pendant des siècles. Celui pour qui j'ai remué ciel et terre, celui pour qui j'ai tué.
- Celui pour qui, enfin, tu es devenue sage et calme. Tu as bien résumé Maria, tu es devenue Diane. Mais c'est la première que j'ai d'abord rencontré, et c'est celle à qui je veux dire adieu."
L'ancienne faucheuse revêtit son apparence d'autrefois. Sa chevelure redevenue rousse dévalait ses épaules, embrasant sa robe noire ténèbres qui désormais symbolisait son deuil futur et non plus sa folie furieuse.
"Alors c'est en tant que Maria, une rousse, folle, qui vit les créatures trépasser sur son passage que je te parle. Oui, en tant que cette faucheuse à la haine incontrôlable. Et malgré tous ces crimes elle arrive à te dire qu'elle t'aime. Et c'est en tant que Maria aussi que je te pleure, que je te dis finalement adieu. Car c'est en tant que Maria enfin apaisée que je me résigne à te retenir.
Kazuki, mon aimé, mon tout, sache que je t'aime. Adieu."
Et sans plus se retourner, Kazuki s'en allât. Il laissait derrière lui une Maria nouvelle, devenue une autre, en pleurs.

C'était là. Il le ressentait. Oui, c'était ici que se dressait le manoir des ténèbres, sa noirceur se ressentait encore.
Un grand chêne millénaire sans feuillage se dressait dans son dos. Son écorce brillait malgré l'absence de lumière. La lune ne parvenait à percer la forêt qui entourait la clairière. Ils formaient une voute se dressant jusqu'au ciel, emprisonnant tout jusqu'aux branches de l'arbre antique.
Au centre exact de la zone se tenait le dernier vestige de la présence d'Aylana, une épée noire plantée dans la terre jusqu'à sa garde. Aurait-elle été tuée ? Non, le monde se serait effondré sans elle. Kazuki repensa alors aux expériences qu'il avait menées avec Diane, ils avaient eu besoin d'un objet qui leur était cher. Lui avait échoué
Il s'approcha de l'arme. Si elle était bien là où il pensait, c'était le seul moyen d'entrer en contact avec elle, ou bien même de l'invoquer. Il empoigna la garde de la lame et la retira lentement.
"Epée des ténèbres accepte mon sacrifice et amène à moi ta propriétaire. Je t'offre mon sang pour ramener parmi nous Aylana la déesse du Mal."
Kazuki enfonça l'épée noire dans sa main droite. Tandis qu'il hurlait de douleur, un tourbillon de particules spectrales entoura la clairière jusqu'à former une colonne tournoyante qui s'approcha dangereusement de lui. Il recula et la tornade d'énergie maléfique s'immobilisa. Les corpuscules se solidifièrent en un seul qui prit lentement une forme féminine. Aylana.
"Qui trouble mon repos. Quel être impudent m'arrache à ma vie d'oubli pour me ramener dans ce rêve où tout n'est que souffrance. Et qui sur ce monde peut bien connaitre l'existence de toute ceci alors que moi-même je ne l'ai appris que trop récemment.
- C'est moi, répondit-il.
- Qui es-… Comment. Toi ? Ah le destin se joue même des dieux. Kazuki. Quelle puissance supérieure à Kao et moi a bien pu te rendre la mémoire. Tu n'es qu'un simple mortel, que fais-tu ici.
- La mémoire nous est revenue bien peu de temps après. Et nous avons récupérés des souvenirs plus anciens encore, des souvenirs perdus. Nous ne sommes pas humains.
- Qui ça "nous", demanda Aylana.
- Maria et moi.
- Que, s'étouffa la déesse, elle aussi se souvient de tout. Qui diable s'amuse avec moi.
- Nous sommes nous aussi des dieux.
- Tu te moques de moi misérable avorton ? De quel droit oses-tu te prétendre de rang divin devant moi ?
- Ce n'est que la vérité Aylana, et je suis ici pour un marché.
- Maintenant que je suis là je n'ai rien à perdre à écouter les divagations d'un humain un peu plus résistant à la suppression de mémoire. Parle mais vite. Ma patience est courte.
- Tu ne possèdes pas la moindre parcelle d'énergie blanche en toi.
- Crois-tu que je l'ignore ? Je suis la déesse du Mal, c'est une chose normale, je n'ai aucune raison d'avoir une telle chose en moi, s'esclaffa-t-elle.
- Kao possède sa part de ténèbres. Il en est plus fort. Il peut pénétrer dans les Enfers quand toi tu restes bloqué par la barrière de l'Empire. Tu es actuellement inférieure à lui en termes de puissance, quoique tu puisses croire.
- Ah nous y voilà. Continue donc, tu piques ma curiosité. Pouvoir entrer dans l'Empire et enfin l'anéantir une fois pour toutes. Désintégrer cette vermine de Dévandra.
- C'est justement là le sujet.
- De quoi ?
- Dévandra, dit simplement Kazuki.
- Eh bien ?
- Lorsque tu fus crées tu possédais, comme Kao, des deux énergies. Mais lors de la division en êtres moins puissants, tu as expulsé toute l'énergie blanche, formant alors Dévandra dans une forme surpuissante qui finit par être divisée à son tour en celle que tu connais, et moi.
- Et donc, je ne vois pas en quoi ça m'intéresse, s'impatienta Aylana.
- Je t'offre ce que je suis. L'énergie qui te manque.
- Et si je refuse, dit-elle amusée.
- Tu resteras inférieure à Kao et je vivrais.
- Ainsi ton processus mettra fin à tes jours. Ta chère Maria est au courant ? J'aimerais bien voir sa tête, sachant que tu veux te sacrifier pour moi, se moqua la déesse.
- Oui. Alors acceptes-tu ?
- Hum. Ma période de repos m'a quelque peu ouvert les yeux, et il est vrai que par un hasard étrange j'ai réalisé être moins forte que mon opposé. Bien que je me fiche de l'Equilibre, car j'imagine que cela influe dessus, l'idée d'égaler et même de surpasser Kao, étant plus intelligente que cet angelot blanc, me plait. Bourreau fais ton office que disent les humains. Sauf que le bourreau ce sera moi une fois de plus.
- Je pense qu'il te suffira très certainement de planter ton épée dans mon cœur.
- Oh sanglant en plus de ça, dit-elle gaiement. Allez mon petit, la torture comme au bon vieux temps. Tu te souviens ?"
Sans plus attendre, la déesse attira à elle son épée que Kazuki avait laissé tomber. De sa main libre, elle amena le dieu temporaire au niveau de ses épaules à un bras de distance. Un grand sourire sur les lèvres elle approcha la pointe de la lame au niveau du thorax du jeune homme.
"Dernières paroles ?
- Maria je t'ai…"
Elle ne le laissa pas finir, et transperça la poitrine du dieu inférieure d'une telle violence que sa main traversa le corps.
"Ah, je ne me souvenais pas avoir tant de puissance dans cette main-là. J'ai toujours cru que j'étais gauchère. Me voilà donc ambidextre ! Kazuki pauvre enfant te sacrifier pour moi. Ils sont tous si naïfs."
Elle retira finalement sa main du cadavre encore chaud. Un éclair blanc traversa le ciel. Les branches recouvrant la clairière disparurent et la lune illumina les lieux comme dans le passé. Un rayon de lumière argenté frappa les restes de Kazuki qui se dispersèrent en une myriade d'étoiles lumineuses. Elles se rassemblèrent en un orbe blanc qui se dirigea vers Aylana.
"C'est amusant tout ce cirque. On aurait pu faire ça sur scène cela aurait été beau à voir. Kazuki tu exagères, gâcher un tel moment dans un lieu si peu fréquenté."
Elle attrapa la sphère et l'absorba. Aylana venait de récupérer la puissance qui lui avait si longtemps fais défaut. Quelques nouvelles opportunités s'offraient désormais à elle.
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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeLun 6 Juin 2016 - 13:54

« Pourquoi il y a des pièces où je n’ai pas le droit d’aller ?
-Invoquer ta jeunesse et ton manque d’expérience serait une excuse bien trop simple. Il existe simplement des choses que tu ne peux voir. Parce que ce sont mes secrets. Alors arrête de me poser cette question. Et je ne crois pas qu’un jour je t’y autorise.
-Mais… le manoir a sa volonté propre non ?
-Oui.
-Il lui est possible de t’imposer quelque chose ?
-Peut-être.
-Alors… Est-ce que de lui-même il pourrait décider de m’ouvrir l’accès à l’une de ces pièces, ou aux derniers étages ?
-Non.
-Pourquoi ?
-Parce que malgré tout il dépend de moi, j’ai un certain pouvoir sur lui. Si jamais il dépassait certaines limites… il sait que je n’hésiterai pas un instant à le faire disparaître.
-C’est déjà arrivé ?
-Partiellement oui. Tu as autre chose à me demander ou la discussion est close ?
-Je… non.
-Regardez-moi ce petit ingrat. Je l’emmène visiter les plus beaux endroits du Nirn, et au lieu de me poser mille questions sur ce monde, être curieux des humains, des constructions, de l’évolution, il préfère me demander de confirmer quelque chose qu’il sait déjà.
-C’est juste que… je la connais déjà l’histoire du Nirn. Je l’ai lue dans les livres. Et tu m’as raconté des choses dessus.
-Alors faisons de la révision. Qu’est-ce que j’ai pu te dire sur cet univers ?
-Que tu l’as formé il y a très longtemps. Que les humains vivent très peu, et sont vicieux, ils cherchent le profit à tout prix. Qu’ils étaient un peu à ton image. Que… Mais au fait pourquoi l’avoir créé ?
-C’est une bonne question. J’étais jeune à l’époque, c’était sans doute sous l’effet de l’impulsion de… peu importe.
-Non ! Tu veux dire quoi par jeune ? Comme moi ?
-Bien plus encore. Une enfant qui venait de naître… Mais le sujet est clos j’ai dit.
-Pourquoi ?
-C’est une période dont je ne veux pas parler. Pas avec toi.
-Donc… il y a des gens avec qui tu veux bien en parler ? Qui ? Il existe d’autres dieux comme toi ? Je n’ai trouvé aucun livre dessus et tu ne m’as jamais rien dit !
-Nao, stop.
-Mais…
-On rentre.
-Mais… »
L’instant d’après ils étaient de retour dans le manoir, et déjà la déesse sortait de la pièce.
« C’est pas juste…
-Je te demande pardon ?
-Pourquoi tu me caches des choses ? Je suis sûr que ce sont des secrets très embarrassants pour toi…
-Mesure tes paroles.
-Mais pourquoi à la fin ? Au final je me rends compte que c’est ridicule, que tu t’es moquée de moi tout ce temps. Toi, la seule déesse parmi tous les univers ? Surtout que tu n’es pas équilibrée. Tu es du côté des ténèbres. C’est toi-même qui m’as montré les autels cachés que certains humains te dressent. Et dès que je te pose des questions, sur toi ou moi, tu esquives. C’est pas juste… Je me demande bien ce que tu me caches du monde. Et si c’est pour la même raison qu’elle a disparu ? Elle s’est peut-être enfuie pour découvrir le monde. Pourquoi tu ne m’as jamais parlé de cette Chi… »
La claque partit avant qu’il ne termine.
« Qu’est-ce que tu as dit ? Où as-tu entendu parler d’elle ?
-… »
Il détourna la tête. Mais la déesse lui agrippa violemment le menton et le força à la regarder dans les yeux. Derrière elle, une sorte de brouillard noir et épais semblait grandir, et sur les murs des ombres de flammes dansaient en s’étendant.
« Je t’ai posé une question il me semble. »
Face au silence obstiné, elle plongea sans délicatesse dans son esprit, fouillant sans scrupule le moindre de ses souvenirs, mettant à jour chacun de ses doutes, jusqu’à trouver ce qui l’intéressait.
Un tison de cheminée, pris en cachette et emmené devant une porte. Des regards furtifs et craintifs à droite et à gauche, puis une tentative d’ouvrir la porte manuellement, mais la poignée résiste. Puis utilisation de la tige de métal pour forcer. Un grincement sinistre, comme une plainte, au moment où la serrure lâche. Une entrée sur la pointe des pieds, un coup d’œil rapide à l’ensemble avant de pénétrer dans ce lieu plongé dans le noir. Malgré tout, des objets semblent briller. L’un d’eux attire l’attention. Une sensation de danger. Vite. Partir. Refermer la porte. S’enfuir.
Elle interrompit
« Alors comme ça on force mon manoir ? On blesse ma propriété ? On va contre ma volonté, contre l’intimité de ces lieux ?
-Je…
-Non, tais-toi ! Tu n’as aucun droit de parole ! Maintenant, rends-moi cet objet que tu as volé !
-Mais…
-Il suffit ! »
Elle lui agrippa le cou, le souleva de terre sans la moindre difficulté, et un gouffre s’ouvrit sous eux, les précipitant dans les étages enterrés. Un atterrissage sans bruit, et alors qu’il se débattait afin d’écarter ces doigts froids qui l’empêchaient de respirer, d’un mouvement ample et vif du bras elle le jeta dans l’un des cachots. Le garçon fut sonné par le choc contre la grille du fond, puis le sol en pierre. Il mit une bonne minute avant de retrouver totalement ses esprits. Une cage, assez grande pour qu’il puisse se tenir debout et sauter les deux bras levés sans se cogner, avec une couverture épaisse dans un coin. Il avait suffisamment d’espace pour effectuer quelques pas. En regardant à travers les grilles, il remarqua qu’il était au centre d’un rayon de lumière tamisée venue d’en haut. Autour, il ne distinguait rien, comme s’il était dans le néant. Et il était seul. Il se roula sur lui-même, sans oser s’avouer la terreur qu’il ressentait.
La Déesse était retournée dans la chambre du garçon, pour l’inspecter afin de retrouver cet objet. Elle ouvrit les tiroirs de la commode. Rien. Elle envoya valdinguer le lit. Rien. Un par un, elle explosa les meubles présents contre les murs. Un bruit de verre brisé venant de la table de nuit attira son attention. Entre les éclats, elle aperçut enfin ce qu’elle convoitait. Elle s’en saisit, et malgré ses réticences ne put s’empêcher d’y jeter un œil. La photo était toujours dans le cadre, identique au premier jour. Dessus, Chizu, quand elle était jeune, plus jeune encore que le garçon. Elle souriait, et semblait vraiment ravie. Dans ses bras elle serrait une peluche en forme de chien, presque aussi grande qu’elle, et appuyait sa tête contre le cou de l’animal. En arrière-plan, la cour arrière du manoir. Sur le haut du cadre, de manière discrète, était gravé dans une élégante écriture le nom de sa fille. Sûrement la raison pour laquelle le garçon connaissait son nom.
La main de Nakãra tremblait. Elle avisa le feu dans la cheminée, puis finalement se rendit dans le bureau attenant à sa chambre et rangea le cadre dans un tiroir qu’elle prit soin de fermer à clé et entourer de puissants sortilèges, non sans réparer le verre brisé auparavant. Elle se demanda ce qu’était devenue cette peluche, elle n’avait pas le souvenir de l’avoir vue au manoir depuis… longtemps.
Elle retourna ensuite dans les sous-sols, empruntant cette fois les escaliers.
« Alors Nao, tu as eu le temps de te calmer et réfléchir ? Nous avons à parler.
-…
-C’est tout aussi bien si tu gardes le silence, je ne serai pas interrompue. Par où commencer… Tout d’abord je ne suis pas ta mère, mais ça je ne te l’ai jamais caché. Tu te poses sûrement tout un tas de questions… Le problème vois-tu, c’est que pour tout le monde, sans exception, en dehors de toi et moi, te pense mort. Tu n’existes ainsi dire pour personne. Tu comprends pourquoi tu n’as jamais rencontré personne. J’avais besoin de te cacher. Oh, pas par amour. Disons plus exactement qu’on me considère comme une criminelle. Comme l’assassin de ta mère, et par un lien que je n’ai pas le temps ni l’envie de t’expliquer, celle de ton père aussi. Mes relations déjà compliquées avec un certain nombre de personnes ne se sont pas améliorées. Si je les ai vraiment tués ? Oui et non, tout dépend du point de vue adopté. Pour ma part, je considère que non. Mais d’autres ne le verraient pas de cet œil si je dévoilais ma vérité, la vérité sur ce qui s’est passé. Ils ne me croiraient pas. Enfin bon, ce qu’ils peuvent penser de moi… Revenons à toi. Tu osais me demander qui était cette demoiselle. Je ne te répondrai pas par des mots. Tout ce que tu as à savoir c’est que j’ai fait des erreurs. Mais en aucun cas je ne t’ai gardé et élevé pour tenter de ne pas les refaire ou les réparer, ce serait presque une insulte, pour moi et pour elle. Quelles paroles soudaines et agressives j’ai à ton égard, j’en suis consciente. Traumatisantes même. Mais c’est toi qui as commencé à te prendre pour un grand. Et je n’ai pas du tout pour toi l’affection qu’aurait une mère, loin de là. Tu as été avec moi parce que… il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire. On m’aurait accusée de beaucoup de choses à ton encontre, t’avoir détourné, ce genre de bêtises, simplement parce qu’ils auraient perçu en toi un petit quelque chose pas tout à fait blanc. Mais c’est dû au simple fait que tu es né entre ces murs. Le nourrisson a un moment de totale et extrême faiblesse, un instant quasi nul, mais il est largement suffisant pour que tu sois imprégné de l’énergie du lieu. Je pense t’avoir dit assez de choses par moi-même. La suite, tu la découvriras par d’autres bouches. Ma part du travail est terminée. »
Alors qu’il était totalement sonné par tout ce discours, elle claqua des doigts et la cage disparue. Elle le prit par le bras et ils s’éclipsèrent. Elle voyagea à travers les univers, et sentit toute la confusion et la peur du jeune garçon. Quand ils arrivèrent devant l’habitation seule la poigne de la Déesse l’empêcha de tomber au sol. Un garçon assez faible malgré tout ce qu’elle avait fait pour qu’il s’améliore. Elle s’avança vers la porte, et entra sans frapper. Elle poussa le garçon en avant, car bien qu’intimidé il était hors de question qu’il se cache derrière elle. Chizu avait un visage on ne pouvait plus interloqué, plusieurs expressions passèrent dans ses yeux. Hikari était là aussi. La Déesse sentit qu’elle allait s’avancer mais elle la devança :
« Non, je ne suis pas venue pour jouer. Même si c’est avec plaisir que je referais une petite partie de chasse. Mais ce n’est pas l’objet de ma visite. Je ne viens pas non plus récupérer Chizu, ou vous causer des ennuis. Alors je te prie de rester tranquille Hikari, assieds-toi et détends-toi. Tu peux rester, ce que j’ai à dire à ma fille n’est pas de l’ordre du strictement personnel. Avant que vous ne le proposiez, je ne prendrai rien, pas la peine que je m’installe, je ne fais que passer. Oui je vous ai trouvées, mais ce n’est pas la peine de vous enfuir dès que je partirai, si vous êtes bien. De toute manière à présent je pourrai toujours vous retrouver…
Ce qui m’intéresse aujourd’hui est ce jeune garçon. Tu ignores sans doute de qui il s’agit Chizu. C'est tout aussi bien ainsi, pour lui. Non, je ne l’ai pas enlevé pour un quelconque projet sournois de domination des mondes. Il est ici car il voulait simplement savoir qui tu es. Et découvrir un peu le monde hors de la terrible prison qu’ont été mon manoir et ma surveillance pendant toutes ces années où il a été avec moi. Vois-tu, depuis toujours, c'est le seul environnement qu'il a connu. Ma maison et moi. C'est un peu pauvre. A toi de lui apprendre le reste. Ensuite, tu n’auras qu’à soit le ramener toi-même à l’Empire, ou m’appeler. Ou bien lui faire visiter un peu le monde, en fonction de ce qu’il demande. En tout cas, l’hébergement en ma demeure est terminé. Est-ce que je le mets à la porte ? Peut-être. Pourquoi ? Il y a des endroits où il ne faut pas aller, et mieux aurait valu suivre les règles. Sur ce, je vais vous laisser faire connaissance. Nao, tu l’auras sûrement deviné : celle qui te fait face est ma fille, Chizu. Bien que je pense que cette qualification lui fasse honte… Oh une dernière chose : ne fais pas preuve de censure Chizu. Dis-lui tout. Je n’ai aucun interdit ou objection quant à ce que tu lui diras. Tu es grande maintenant, tu sais te débrouiller toute seule… »
Alors qu'elle poussa le garçon en avant, Nakãra entra dans l'esprit de sa fille, balayant toutes ses barrières sans pour autant rechercher à la faire souffrir, au contraire.
«Au fait, je pense que ça pourrait t'intéresser, et que tu as au moins le droit de savoir : c'est le fils de Mya.»
La Déesse disparut de la pièce. Mais elle ne rentra pas chez elle pour autant. La cour où elle arriva était grande, spacieuse, soigneusement entretenu. De l’extérieur, le blanc du manoir était impeccable. Les portes s’ouvrirent d’elle-même quand elle se présenta. A l’intérieur tout était propre, et des petites créatures s’agitaient en tous sens, transportant divers tissus, astiquant une poignée de porte… Elles regardèrent du coin de l’œil l’étrangère, mais dès que cette dernière tournait la tête dans leur direction elles reportaient le regard sur leur tâche en cours.
Yakyra monta plusieurs étages, emprunta divers couloirs, pour finalement entrer dans un petit salon, aménagé sobrement mais majestueusement. Elle choisit l’un des deux canapés pour s’allonger dessus, et ferma les yeux. Au bout de quelques minutes, toujours immobile, elle se mit à parler :
« Kao… Tu as un vrai goût pour l’élégance, je dois l’admettre. J’aime beaucoup ta décoration. Par contre comment fais-tu pour ne pas devenir fou avec toutes ces petites créatures qui bougent sans cesse partout ? A ta place, je ne supporterai pas. »


Dernière édition par Plume Noire le Ven 13 Jan 2017 - 23:36, édité 3 fois
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Xilya

Xilya

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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeMar 7 Juin 2016 - 17:40

Cela faisait quelques mois que nous nous étions isolées de l'agitation, Hikari et moi. Les jours s'écoulaient lentement, rythmés par mes recherches à la cave et les visites régulières de Kao. J’étais assez hostile à la venue du Dieu au départ ; je veux dire, je n’ai jamais été très proche de lui, et je ne voulais plus être mêlée à ses histoires. Néanmoins il ne faisait rien lors de ses visites qui puisse me déplaire, se contentant de boire en silence un thé en ma compagnie. Je « tolérais » donc sa présence dans mon domaine.

J’ôte l’élastique qui maintient mes cheveux blonds en une queue de cheval, le fourre dans ma poche et monte les escaliers menant au couloir principal. Je rentre dans le salon, fais quelques pas. Je lève la tête vers l’horloge murale qui indique bientôt seize heures. Il est bientôt l’heure… Je pousse un profond soupir, frotte mes yeux fatigués. Cela fait plusieurs jours, si ce n’est semaines que je n’ai pas dormi, accablée par mes recherche qui deviennent de plus en plus frénétiques. Je suis régulièrement prise d’une sorte d’urgence, l’urgence de me créer quelque chose, de me donner un rôle dans le bon déroulement des choses. Cette fatigue ajoutée à l’énergie nécessaire au maintien de la barrière de protection entourant le manoir m’épuise totalement. Mais je ne peux certainement pas me résoudre à me reposer tant que mes recherches n’auront pas mené quelque part.

« Est-ce que tout va bien, Yami ? »

Je me retourne, apercevant Hikari sur le seuil de la cuisine. Je me redresse et fais de mon mieux pour cacher mon état.

« Bien sûr. Pourquoi cette question ?
- Tu m’as l’air… épuisée.
- Sottises. Je vais parfaitement bien, je n’ai jamais été plus en forme que maintenant.
- Tes mensonges marchent peut-être avec d’autres, mais pas avec moi.
- Ah ! Ne m’énerve pas. Va plutôt me préparer deux tasses de thé.
- Je ne me rappelle pas être à tes ordres ! »

Je trésaille légèrement, puis reprends d’un ton adouci :

« Je suis désolée, je ne sais pas ce qui m’arrive…
- Ce n’est rien. »

Elle marque une petite pause, fait mine de s’approcher de moi, puis se ravise, disparaissant dans la cuisine. Je me retourne et avise l’homme habillé de blanc qui s’est assis à la table au centre de la pièce.

« On ne t’as donc jamais appris à frapper, Kao ?
- Ce n’est pas dans mes habitudes, tu le sais bien.
- Je vois. »

Je m’assois en face de lui et appelle Hikari. Elle arrive quasiment immédiatement, une jeune chienne aux poils ébène et aux pattes blanches sur les talons. Elle pose les boissons sur la table, salue le Dieu puis prend une tasse et disparaît de nouveau dans la cuisine, suivie par l’animal. Un long silence s’installe, que je décide bien vite de briser :

« Alors, quel bon vent t’amène ici ?
- Eh bien… »

Il n’a pas le temps de finir sa phrase qu’une onde d’énergie nous traverse tout deux. Je reste tremblante, surprise par ce soudain afflux d’énergie.

« Qu’est-ce que…
- Je dois te laisser.
- Hein ? Explique au moins ce que cette chose é… hey ! »

Et il disparaît ainsi dans une myriade de particules blanches.

« Ces stupides Dieux capricieux…
- Yami !  »

Je vois Hikari accourir vers moi, affolée.

« Qu’est-ce que c’était ? Tu l’as senti toi aussi ?
- Oui… Je pense savoir de qui il s’agit mais…
- Tu n’es pas sûre ?
- Non…
- Hum… Laissons ça pour l’instant. Ça ne sert à rien de se torturer l’esprit pour rien.
- Tu as raison. »

Chacune de nous deux repart donc à ses occupation, l’esprit toujours préoccupé par l’étrange évènement qu’il vient de se passer.

~~
Quelqu’un a traversé la barrière. Je le sens dans mes os. Je regarde Hikari, elle aussi l’a senti. Je me concentre pour voir qui est l’impertinent qui a réussi à s’infiltrer dans notre demeure. Attendez une seconde… Serait-ce...? Soudain la porte s’ouvre, et les deux intrus s’avancent. Un jeune homme terrifié et… Yakyra. Comment ose-t-elle réapparaître devant moi ? Comment ose-t-elle rentrer comme cela chez moi, sans y être invitée ? Je la toise avec toute la haine que mon cœur peut éprouver. Je la regarde comme je pourrais regarder un tas de déchets. Car c’est ce qu’elle est pour moi. Un déchet pouvant certes m’anéantir en un claquement de doigt, mais un déchet quand même. Nous l’écoutons parler sans un mot. Ma posture, mon regard suffisent pour lui signifier ce que je pense d’elle, pour lui montrer qu’elle n’est pas la bienvenue ici. Je sais ne pas être de taille face à elle, mais si elle s’attarde trop à mon goût, je n’hésiterai pas à lui montrer ce que j’ai dans le ventre. Mais elle disparaît peu de temps après la fin de sa tirade. Je pose mon regard froid et dur sur le jeune homme terrifié, assis dans un coin de la pièce, le plus loin de moi et de ma sœur possible. En voyant que je l’observe, il se recroqueville un peu plus sur lui-même, tremblant de peur. Ce poltron est donc le fils de ma chère amie perdue ? Quelle honte…

« Hikari ? Peux-tu me rendre un service s’il te plait ?
- Que veux-tu ?
- Amène-le dans une chambre. Ferme la porte à clé, je ne veux pas qu’il puisse sortir.
- Eh ? Tu es sûre ? Il voulait savoir…
- Je n’ai que faire de ce qu’il veut. »

Je jette un coup d’œil à ce « Nao » toujours allongé au sol, et baissant la voix :

«  Ce vulgaire être, ce moins que rien, cette honte vivante a pris la vie de la personne que je considérais comme ma seconde sœur. Cette saleté de Yakyra n’a, certes, pas bouger le petit doigt pour l’aider, mais si ce « Nao » n’avait pas été là, Mya serait encore vivante ! »

Je me rends compte que j’ai parlé plus fort que ce que je n’aurais voulu. Reprenant mon calme, je poursuis d’un ton normal :

« Quoi qu’il en soit, enferme-le dans une chambre. Demande à la chienne de le surveiller s’il le faut. Je vais contacter Kao pour qu’il vienne le chercher le plus vite possible. Je n’ai pas besoin d’une nuisance ici. »

Je quitte la pièce précipitamment, sans oublier de lancer un regard de mépris au garçon en passant devant lui. La fatigue me rattrape, je le sens. Mais je ne peux pas me reposer. Pas encore. Je me dirige vers la porte de mon labo, fauchant ma blouze au passage. Je commence à l'enfiler, quand je suis prise d'un tournis. Le monde virevolte autour de moi, les marches semblent être devenues vagues. Je perd mon équilibre et m'écrase lourdement contre un mur. Je sens un filet de sang couler le long de ma tempe... Puis les ténèbres m'engloutirent.
~~

Je me réveille dans une pièce presque vide. Où...Où suis-je ? Plus important, comment suis-je arrivée ici ? Je me relève à moitié, laisse échapper un gémissement quand je sens une vive douleur au crâne. Je passe ma main dans mes cheveux, et sent la consistance poisseuse du sang.

- Tu es réveillée ?
- Que- ?!

Je tourne vivement la tête sur ma gauche. Qu'est ce que...Kazuki ? Mais il...c'est... Je réfléchis longtemps. Je le regarde dans les yeux de longues minutes, sans dire un mot.


Dernière édition par Haruka le Ven 13 Jan 2017 - 14:21, édité 1 fois
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Kao

Kao

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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeVen 5 Aoû 2016 - 1:02

Alors qu’il était avec Chizu pour son habituel thé, Kao avait ressenti une étonnante décharge d’énergie.
Il ne comprit pas immédiatement ce que cela pouvait être. Cependant le dieu avitaillement senti la provenance : Nakãra. Qu’avait elle bien pu faire d’assez monstrueux pour produire une si grande retombée d’énergie ? De plus, depuis quand avait-elle quitté L’Ether ?
Il fit rapidement voyager son esprit et vit que la déesse approchait de la résidence de Chizu. Il ne voulait pas l’affronter maintenant, alors il se dématérialisa pour réapparaître dans son manoir.
Kao s’immobilisa. Il sentait une autre présence dans sa demeure. Quand il comprit que ce n’était que Maria il resta pantois. Que faisait elle ici ? N’aurait-elle pas du oublier tout ce qui touchait aux dieux ?
« Tu sembles étonné mon chou, souffla une voix chaude dans sa nuque.
- Maria.
- Non c’est fini ce n’est plus mon nom.
- Comment ça ? Depuis ta naissance tu te nommés ainsi, pourquoi changer.
- Car nous avons tous été abusé par des forces étranges. Lesquelles ont finalement décidé de nous libérer Kazuki et moi de notre malédiction.
- Qu’est ce que tu essaies de me faire croire Ma…
- Non. Diana. Et je n’essaie rien du tout. Mon trésor je ne dis que la stricte vérité. Tu le sais que je ne mens pas. Sinon comment pourrais-je être ici.
- Tu appelles malédiction ta punition pour avoir usurpé Nakãra ?
- Ah je ne suis pas seule à avoir changé de nom ainsi. Et je parle d’une punition plus vicieuse encore mon chou. Et nous tous en avons été victime. Nakãra et toi les premiers.
- Si tu pouvais en arriver à l’important.
- Soit. Je suis une déesse mon cœur. Une déesse oubliée. Il en reste d’autres certainement. Ah et Kazuki était un dieu lui aussi. Enfin d’une certaine manière.
- Était ?
- Il est mort. (Elle regarde une horloge sur le mur qui lui fait face :) Depuis dix minutes. Tu ne l’as pas senti, ricane Diana ?
- Que faisait-il avec Nakãra, le rejet d’énergie provenait de son manoir.
- Oh un acte stupide comme toujours avec lui. Pourquoi suis-je tombée amoureuse de cet imbécile.
- Que veux-tu dire…
- Il s’est avéré qu’il était une partie manquante de ton opposé. Sa petite parcelle d’énergie blanche. Il était la raison de son instabilité émotionnelle et de son manque de puissance dans certains cas fort rares.
- Je vois…
- Une dernière chose Kao, connais-tu les divinités primaires ?
- Que… de quoi parles-tu ?
- Renseigne toi à leur propos, ça t’intéressera, répliqua la femme aux cheveux blancs et roux. »



« Ka… Kazuki ??
- Oui c’est bien moi. Comment vas-tu Chizu ?
- Je ne comprends pas. Où suis-je ? Et comment peux-tu être là ? Ta mémoire a été effacée. Tu ne peux pas te souvenir de moi.
- J’ai été libéré de cette punition. Maria à renoncé à moi alors les dieux m’ont effacé de sa mémoire puis libéré. Je suis donc parti à ta recherche.
- Comment pouvais-je savoir où j’étais Kazuki ? Même Nakãra ne le savait pas.
- Elle y est bien parvenue aujourd’hui, lui susurra Kazuki.
- Et ça n’explique pas ce lieu. J’étais chez moi avec Hikari, par quel miracle as-tu pu m’emmener ici dans mon sommeil, répliqua Chizu.
- Nakãra a eu la bonté de m’aider.
- Tu mens ! Elle veut ta mort autant que celle de Maria. Jamais elle ne t’aurait aidé.
- Tu te trompes. Tu as du rêver de telles choses.
- Qui es-tu, imposteur. Et que me veux-tu, hurla la jeune déesse.
- Je vois, l’heure de se déguiser est terminée. (Son apparence change pour devenir celle d’un homme lumineux :) Tu te souviens de moi, ma tendre et chère Chizu ?
- Que… Divu. Es-tu devenu cinglé ?
- Fou de toi tu veux dire ? Je le suis depuis que je t’ai vu. Ce que je veux ? je te veux toi, toute entière. »
Le sourire du dieu de la lumière devint carnassier. Sa faim se lisait dans ses yeux devenus fous.
Il s’approcha d’elle et murmura :
« Tu as bien grandi depuis la dernière fois. Tu es encore plus belle qu’auparavant. Accepte enfin de devenir ma femme Chizu. Tu nous épargneras bien des peines. Tu mes destinée ! Je l’ai vu dans vos stupides fresques. »
Lorsqu’il parla de l’œuvre antique permettant d’apercevoir l’avenir, il montra une table en onyx brillant. Son centre se mouvait au rythme d’une respiration et les formes changeaient. [OK on a donc un mur dans des ruines reconstruites pas mya, un chandelier pour plafond et une table. C’est sympa les fresques ancestrales.]
Chizu se releva brutalement avant de se jeter sur Divu. Elle l’attrapa à la gorge et serra. Mais le dieu devint immatériel et glissa devant elle.
L’ancienne faucheuse essaya alors de faire appel à sa force magique, mais rien ne se produisit.
« Cela ne sert à rien élue de mon cœur. Ici tu es chez moi. Et dans ma dimension tu n’as aucun pouvoir. Tu es à moi. Et Chizu, tu vas devenir ma femme. Et comme toute bonne épouse tu me feras un enfant.
Une dernière chose, ici le temps s’écoule différemment. Tu pourrais passer une éternité ici que sur Terre il ne se serait même pas écoulé une seconde.
- Pourquoi me fais-tu ça Divu ?
- Je t’aime Chizu. Je t’aime, d’un amour fou.
- Tu es le seul fou ici, cracha la jeune femme. Tu me le paieras.
- Je pensais attendre un peu, soupira Divu, histoire que tu puisses t’habituer à vivre avec moi, m’apprécier. Ou même tomber amoureuse. Mais tu as préféré me blesser profondément. Alors j’ai besoin de me réconforter. »
Il agrippa violemment le bras gauche de Chizu et la traîna jusqu’à une autre pièce. Arrivé dedans il l’a jeta sur le lit puis l’enchaîna. Il sortit et ferma la porte à double tour. Il glissa au travers de la cloison :
« Je reviens très vite ma petite Chizu, ricana le dieu. »



Diana lui avait parlé de se renseigner sur des dieux primaires. Si sa bibliothèque avait parlé d’une telle chose il n’aurait pas eu l’air étonné devant elle. C’est pourquoi il pénétra dans la salle des portails avant de traverser celui du Paradis.
Le Paradis qu’avait créé Kao était un monde de connaissance et de quiétude. La majorité des morts laissait leur esprit y entrer. Les fantômes, qui ici étaient entièrement physiques, avaient décidé de s’appeler les anges. Ce nom leur venait des croyances de certains humains qui avait développé une mythologie entière qui plaisait fort à la majorité des morts. Ainsi bien que nommés drytias par Kao, ils avaient finalement tous adopté ange y compris le dieu.
Chaque passage de Kao dans ce lieu attirait une foule immense. Mais il n’avait pas le temps pour ça aujourd’hui. Son esprit s’emmêlait. Il avait deux choses à accomplir ici et ne savait pas où il devait commencer.
C’est la curiosité qui l’emporta, et il prit le chemin du dépositaire du Savoir. C’était un vieil homme à qui on avait attribué cette tâche. Son rôle n’était pas celui de retenir. La mémoire des drytias était infinie, instantanée mais surtout partagée. Ainsi il ne servait que d’intermédiaire.
« Bonjour Kao, que souhaiteriez-vous savoir ?
- Je recherche toute connaissance existante sur des dieux primaires.
- Je ne peux accéder à votre requête, dit le dépositaire.
- Pour qu’elle raison me refusez vous cela ?
- Nous nous sommes affranchis de votre autorité. Vous protégez des criminelles drytias. Vous êtes donc corrompu.
- Comment osez vous dire une telle chose. Les criminels sont ceux qui ont mené des expériences sur elles.
- Ne menez vous donc pas les vôtres en Oblivion ? Comment pourriez-vous alors nous juger, railla le vieil home ?
- Ces âmes sont volontaires. Aller en Oblivion est un choix. Il apporte la vie éternelle, l’apparence souhaitée et une absence de douleur. Mais Chizu n’a jamais été volontaire pour vos monstruosités.
- Qu’allez vous faire ? Tous nous exterminer ?
- Non, je ne suis pas Nakãra, et je ne veux pas perdre votre savoir.
- Oh alors vous ne pouvez rien faire.
- Je vais renvoyer votre monde uniquement dans le passé, avant que Chizu n’y apparaisse. Et pour vous elle n’aura donc jamais existé ici, et vous ne serez pas pervertis par votre curiosité. »
Kao croisa ses bras puis puisa dans toute son énergie pour faire fléchir le cours du temps. Il entra en méditation puis fit défiler dans son esprit chaque instant vécu par ce monde avant de trouver celui qu’il cherchait. Alors il implora le temps de bien vouloir transposer ce monde dans un moment passé puis de le laisser reprendre son cours sur un nouveau chemin.
Le décor changea brutalement devant le dieu, mais le dépositaire du Savoir se tenait toujours la.
« Bonjour Kao que souhaitez-vous ?
- Dites-m’en plus sur les dieux primaires je vous prie.
- Oh, êtes vous sur ?
- Oui pourquoi ?
- Il se dit que ce n’est qu’une légende. Mais si c’est votre volonté.
Les dieux primaires sont au nombre de trois. Ils sont nommés Temps Espace Destinée. Le diminutif TED est souvent utilisé dans les récits pour parler de leur trinité… »


À suivre…

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Plume Noire

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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitimeJeu 12 Jan 2017 - 23:03

EDIT DE MON POST

(comme ça il reste au moins
une trace du changement du
texte)
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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 2,  Abyssia. Icon_minitime

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Les Fresques Ancestrales, Cycle 2, Abyssia.
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