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 Les Fresques Ancestrales, Cycle 1, L'Elue.

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Plume Noire

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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 1, L'Elue.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 1,  L'Elue. - Page 7 Icon_minitimeLun 11 Mai 2015 - 1:13

En la sentant arriver elle hésita à renvoyer la jeune fille, mais finalement décida d'attendre le motif de sa visite, bien qu'elle s'en doutasse. Elle venait en effet pour Chizu, mais hors de question de lui dire qu'elle se trompait. Elle fit donc mine de monter à l'étage, et en profita pour faire apparaître la lettre. Cette infime trace énergétique, sortie de nulle part, et cherchant son chemin. Ce petit bout de papier qu'elle avait intercepté. Car c'était le premier qui partait de cette zone inconnue, et non à y parvenir. Bien que Chizu n'y indiquait pas sa position, dans le cas contraire Yakyra n'aurait pas non plus cherché à aller la voir. Sa fille était partie et continuait sa vie de son côté.
Alors qu'elle comprenait enfin que de par son existence et son caractère elle ne pouvait être complètement honnête qu'avec une unique personne et qu'elle répondait à son regard furieux en arguant qu'elle avait obtenu ce qu'elle était venue chercher, à savoir des nouvelles de Chizu, elle vit la jeune fille s'effondrer de douleur et comprit bien avant que le moment était venu. Elle emmena donc Mya dans l'une des chambres, et se contenta de sortir de la pièce, attendant tranquillement dans une pièce attenante que tout se finisse, sans envisager une seconde d'intervenir.
Quand le bébé se mit à geindre, plusieurs minutes après le dernier souffle de sa mère, Yakyra entra dans la pièce et le prit dans ses bras. Etre au contact de bras vivants sembla légèrement le calmer. La Déesse alla à la fenêtre qui s'ouvrit, déploya ses ailes et se rendit devant l'une des entrées de l'Empire. Evidemment le portail lui été fermé, et elle pouvait sentir au-travers l'animosité à son égard. Elle prit la parole d'une voix neutre et forte :

"Dévandra, ouvre-moi. Je suis peut-être pour toi la cause de la mort de tes protégés, chose dont je serai ravie de discuter, mais une autre fois. Car cet enfant est tout ce qu'il reste de la défunte Princesse Ancestrale. Il appartient à ton monde. Et tu sais que chaque seconde qu'il passe à mon contact peut lui être terriblement nuisible. Si tu me refuses toujours l'entrée de ta demeure, je vais devoir m'en occuper. Et nul doute n'est permis quant à mon traitement des enfants. Je le laisserai simplement ici, dans le vide, coincé entre plusieurs univers. Endroit qui causera sa mort en quelques secondes. Ce n'est pas ce que tu souhaites. Ce n'est pas non plus une menace, simplement l'énonciation de ce qu'il se passera."

Au bout de quelques secondes le portail s'ouvrit, mais Yakyra sentit que cela se faisait à contre-cœur. Elle se retrouva dans le hall du Palais, entourée d'esprits qui se tendirent et se tinrent prêts dès qu'elle apparut. En face d'elle arrivait Dévandra, à grands pas. A peine Yakyra tendit-elle les bras vers l'avant que l'esprit s'en empara, presque en l'arrachant, et recula, ses yeux allant de l'enfant à la déesse. Cette dernière allait partir mais fit soudain demi-tour, ce qui obligea les rangs qui s'étaient refermés derrière elle, comme pour la chasser et l'éloigner autant que possible de l'enfant à s'écarter brusquement, sous l'ampleur de ses ailes. Son regard froid plongé dans celui de Dévandra elle se contenta de prononcer un mot, "Nao", avant de prendre son envol et quitter cet univers où elle n'était pas la bienvenue.
Elle ne rentra pas chez elle mais entra dans un autre monde, une plaine infinie et verdoyante, ondulant sous un vent toujours présent. Elle replia ses ailes et attendit quelques minutes avant de prendre la parole. Elle semblait parler dans le vide, mais elle savait qu'il l'entendrait, s'il n'était pas déjà en chemin pour la rejoindre :

"Tu peux me faire tous les reproches que tu souhaites concernant Mya. J'aurais pu éviter sa mort en intervenant, lui insuffler de l'énergie ou faire disparaître la douleur. Tu as une infinité d'arguments à ta disposition et mon attitude n'est peut-être pas justifiable. Cependant, je n'ai pas de réelle tristesse et de profonds regrets, car c'était une inconnue pour moi. Je sais que cela n'est pas en ma faveur, et que tu étais attaché, si ce n'est très attaché, à cette petite. Mais le temps court, et les changements sont nécessaires. Il faut accepter que du sang neuf irrigue le fleuve du monde. Et qui sait, peut-être que vous reverrez Mya dans les yeux ou le sourire de l'enfant.
De toute manière tu n'es pas en position de me faire la leçon. Tu es sûrement de manière générale plus irréprochable que moi. Cela n'a probablement aucun rapport avec le début de mon discours, mais tu es celui sur lequel je suis supposée pouvoir toujours compter, or comment cela peut-il être possible quand je ne peux pas avoir confiance en toi ? Tu m'abandonnes à deux reprises successives, me caches des choses, me mens et me trahis. Dans ces conditions je ne peux pas m'appuyer sur toi, cela est au-dessus de mes moyens. Tu dois m'accorder que malgré tout ce que j'ai pu faire, je n'ai jamais été aussi cruelle que toi. Parce que j'accepte que les gens me repoussent et se méfient, cela blesse parfois, mais permet de les préserver, et se préserver. Alors que toi, tout le monde t'apprécie, et pourtant derrière ce masque rassurant que tu arbores tu es si perfide. Même moi je me suis laissée berner... Quelle imbécile ! Tu vas sûrement me demander de quoi je parle. Pour les abandons, tu sais très bien. Cela remonte à très loin, mais les cicatrices sont toujours là et ne partiront jamais. C'est une plaie qui continue à saigner, goutte par goutte. Et pour le reste, je parle de Dévandra. Cette femme qui n'est censée n'avoir été que ton élève, mais qui est bien plus. Je le sais. Comment sinon expliquer ton empressement à toujours aller la voir, t'occuper d'elle et te ranger à ses côtés, et surtout lui donner ta bague, la bague. Ne dis pas que tu ne savais pas, c'est faux. Tu n'as pas pu oublié ce moment, enfants, ni ce qu'elle représentait pour moi. Tu me l'as toujours refusée, et pourtant à la première occasion tu la lui offres. Comment crois-tu que je le prenne ? Alors oui, tu m'as caché nombre de choses concernant Dévandra, rien que ce cadeau que j'ai découvert par hasard. Tu m'as menti au sujet de la relation que vous aviez, me trahissant par là-même. Et quand je pense que sans honte aucune, et la conscience tranquille, tu me prenais ensuite dans tes bras. Oh comme tu devais rire de la situation ! La naïve et innocente Yakyra, dupée et piégée par l'insoupçonnable et sournois Kao ! Les choses changent, comme je disais, et il faut l'accepter.
Peut-être que je suis encore dans ma rêverie, que j'ai depuis longtemps perdu toute importance et tout intérêt à tes yeux, que je ne signifie déjà plus rien pour toi et que tu ne daigneras même pas me répondre. Dans le cas contraire, crois-moi que je suis prête à écouter tes justifications, pour peut-être essayer de comprendre tes motivations. J'émets cependant une condition : je veux la vérité, à propos de tout ce que j'ai évoqué. Je sais qu'au fond tu n'es pas mauvais, ton cœur n'est pas noir et peut-être que tu ne te rends pas compte, mais à agir ainsi tu ne répands que le malheur : tu m'empêches de tourner définitivement la page, la tenant du bout du doigt, et par conséquent tu n'accordes pas autant d'attention à Dévandra que tu le pourrais. Ne te sens pas obligé d'avoir encore quelques gestes à mon égard simplement pour entretenir l'ambiguïté et ainsi être certain que je ne pique pas une crise et décide de me venger sur l'Empire ou Dévandra, découvrant que j'ai fait mon temps et que c'est à Dévandra que tu veux te consacrer. Tout ceci est derrière moi à présent. Je veux simplement... savoir. Que tu sois honnête. Et cela te permettra également ensuite de ne plus avoir à te comporter comme à présent, tu seras libre de faire ce que tu souhaites sans te cacher, les choses ayant été clarifiées.
Tu te demandes si je ne suis pas en train de mentir et essayer de te manipuler. A quoi cela me servirait-il de m'exposer si dangereusement et ouvertement en te parlant de toutes mes faiblesses ? Bien que je pourrais vouloir paraître faible et inoffensive, te dire tout ce que j'ai sur le cœur et la conscience ferait trop gros, une très mauvaise actrice.
Une fois que j'aurais eu ma réponse, sous forme de silence ou de paroles, je rentrerai simplement chez moi pour y réfléchir, et attendre que le temps s'écoule. Que puis-je faire d'autre ? Je le répète : je sais que j'ai fait mon temps. Cela a été dur à admettre, mais je ne peux plus reculer face à la vérité. Hikari, Maria, Dévandra, Chizu, et même Mya. La peur que j'inspirais a disparu, ce qui empêchait d'agir est mort, et on renie mon autorité, on me défie, on me jette dehors, on m'efface de sa vie, on s'adresse à moi comme à une égale en venant réclamer des choses. Alors pourquoi serais-tu une exception ? Tu peux me préférer Dévandra, je n'ai rien à exiger de toi et tu n'as aucun compte à me rendre. D'autant qu'elle te correspond bien plus. Je crois que tout cela a été déclenché par la lassitude. Celle de, presque toujours, se comporter de manière parfaite en ma présence, et n'obtenir que mépris et dédain de ma part en retour, pour vous tous. N'est-ce pas vrai ? J'étais enfermée dans ma bulle de suffisance, sans me rendre compte que ce n'était pas devant moi mais devant le destin qu'on s'inclinait, et la destinée a continué à avancer et s'accomplir sans moi. Jusqu'à ce que ma bulle éclate d'elle-même, le temps de sa disparition étant venu, et me projette dans le présent sans que je ne comprenne les changements qui s'étaient opérés devant moi sans que je ne les vois derrière mon masque de rejet."
Pour la petite touche musicale...:
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Plume Noire

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MessageSujet: Re: Les Fresques Ancestrales, Cycle 1, L'Elue.   Les Fresques Ancestrales, Cycle 1,  L'Elue. - Page 7 Icon_minitimeVen 15 Mai 2015 - 16:25

Kao a écrit:
Peu après, il apparut derrière elle dans une fumée blanche. Elle se retourna pour lui faire face, attendant simplement. Pour toute réponse il la prit dans ses bras et l'embrassa, avant de repartir aussi soudainement qu'il était arrivé.


La Déesse resta immobile encore quelques secondes, avant de repartir dans son manoir, et se mettre à feuilleter quelques ouvrages de sa bibliothèque. Le geste aurait pu sembler clair en apparence, mais au fond deux interprétations en étaient possibles. Elle garda enfermée en elle celle pour laquelle elle penchait, préférant attendre de voir si l'avenir lui donnerait tord ou raison.
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